En poste depuis avril 2022, le nouveau président-directeur général Jean-Philippe Cotton a plusieurs projets pour améliorer les services au Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de Laval, mais demeure réaliste quant au temps de leur mise en place.
Jean-Philippe Cotton vit deux phases importantes pour le réseau depuis son arrivée, soit celles d’une fin de cycle de planification stratégique et la gestion de pandémie.
Ces deux événements majeurs ont notamment affecté la vitesse à laquelle les différentes pistes d’amélioration dans chaque secteur de la santé et des services sociaux ont été approfondies.
«On a beaucoup de projets en santé mentale, soutien à domicile, santé en général, mais on doit les étaler dans le temps pour s’assurer d’avoir des ressources humaines», explique le PDG.
Néanmoins, la reprise d’activités se fait tranquillement et les priorités seront déterminées d’ici la prochaine année.
«Mon but n’est pas de tout recommencer, déclare M. Cotton. Je veux qu’il y ait une certaine continuité, mais quand on vise à être une organisation d’excellence en matière de mobilisation pour le personnel et d’offre de services adaptés à la population, on doit comprendre les enjeux majeurs.»
Quatre grands enjeux sont déjà dans la mire du nouveau PDG : la distinction des établissements lavallois, l’adaptation aux besoins de la population, les ressources humaines ainsi que la fluidité et les trajectoires de services.
Jean-Philippe Cotton a d’ailleurs commencé à rencontrer les nombreuses équipes pour récolter les idées de ceux qui vivent de près ces enjeux.
Ajustements nécessaires
D’autres ajustements ont été abordés avec M. Cotton lors d’une discussion avec le Courrier Laval.
D’abord, certains services en externe qui sont offerts 24h/7 sont en manque accru d’employés.
«On ne peut pas laisser, par exemple, un centre d’hébergement ou un hôpital sans personnel, fait remarquer celui qui a grandi à Laval. Les besoins sont criants partout, mais l’idée est de garder un équilibre. Si j’accorde la priorité à un secteur comparativement à un autre, ledit secteur est peut-être la solution pour éviter qu’il y ait davantage de pression dans les établissements.»
La nouvelle tête dirigeante du CISSS de Laval voit le réseau comme un triangle, où les services de proximité sont à la base.
Ceux-ci doit être assez solide pour maintenir un équilibre, la raison pour laquelle l’accès à des intervenants de première ligne dans un délai raisonnable est primordial, selon lui.
Ainsi, les citoyens éviteraient de se rendre à la pointe du triangle, qui sont les urgences ou tout service spécialisé.
«Une partie doit venir de l’enseignement quant à l’accès aux soins, assure Jean-Philippe Cotton. C’est normal de s’inquiéter pour notre santé, mais le 811 est là pour diriger les gens vers la bonne ressource, et 20% des cas doivent se rendre à l’urgence. On n’a pas le luxe de se présenter à cet endroit si ce n’est pas requis. Il ne faut pas non plus décourager les gens de se présenter si c’est nécessaire.»
En outre, trouver le personnel manquant demeurera le défi de toute organisation. «Dans toutes les ressources, il manque du personnel, affirme ce dernier. Nous avons ouvert un nouveau CHSLD dans Val-des-Brises et nous sommes toujours en recherche de personnel. Ça ne se fait pas en claquant des doigts.»
Revenir aux sources
Dans le réseau de la santé et des services sociaux depuis une trentaine d’années, Jean-Philippe Cotton a commencé comme ergothérapeute et a finalement poursuivi ses études pour terminer une maîtrise en gestion.
Au cours de sa carrière, ce dernier a eu la chance de travailler avec des clientèles variées dans différents milieux de soins : centres hospitaliers, centres locaux de services communautaires (CLSC), groupes de médecine de famille (GMF) et centres d’hébergement de soins de longue durée (CHSLD).
«J’ai autant travaillé avec les jeunes que les adultes et aînés, souligne Jean-Philippe Cotton. Je ne suis expert dans aucune de ces clientèles, mais j’ai une grande connaissance générale du réseau.»
Au moment de la création de la loi 10 sur l’implantation des CISSS, il était important pour M. Cotton de se diriger vers une région où il y avait l’intégration de l’ensemble des établissements.
C’est pourquoi l’homme vivant maintenant sur la Rive-Nord s’est réorienté pour travailler CISSS des Laurentides où il est devenu PDG adjoint pendant la pandémie de COVID-19.
Bien qu’il y ait quelques différences parmi les deux CISSS, dont les trajectoires de services entre les partenaires, Jean-Philippe Cotton est bien heureux de revenir sur l’île Jésus.
«C’est spécial pour moi de revenir à Laval puisque ç’a toujours été mon intention, de confier le PDG. Je suis né à Laval, j’y ai passé ma jeunesse et une partie de ma vie d’adulte. Je tiens vraiment à ce qu’on aille de bons services pour la population lavalloise.»