Le citoyen derrière la page Facebook «Pas le maire de Laval», Nicolas Lemire, a dévoilé le manifeste Tout est possible encourageant une transition socio-écologique sur le territoire lavallois.
Pour l’étudiant à la maîtrise en urbanisme, cette initiative est la continuité de ce qu’il fait sur sa page Facebook depuis près de deux ans et demi.
«Je souligne les bons coups de l’administration Demers, les questionne sur leurs mauvais coups et leur demande de rendre des comptes», résume l’instigateur du projet, qui compte plus de 1400 abonnés sur son blog.
Le manifeste qu’il présente est composé de 48 propositions qui se déclinent sous trois grands thèmes, soit l’environnement naturel: respecté, regénéré et mis en valeur, l’environnement humain: beau, digne et inclusif, ainsi que l’union des deux: une société prospère et durable.
Le programme suggère notamment l’acquisition de terrains pour le logement social, contrôle de l’étalement urbain et la création d’un réseau d’autoroutes cyclables.
Même si Nicolas Lemire propose la lecture de son manifeste comme celle d’un programme électoral, il se questionne encore sur sa volonté de se lancer comme candidat indépendant aux élections municipales.
Il insiste sur le fait que le but premier de cette démarche «est de promouvoir des idées, et non ma personne».
Diffusion
En plus d’être publié sur les réseaux sociaux, Tout est possible a été acheminé aux partis politiques lavallois actifs afin qu’ils s’approprient les propositions.
Le cabinet du maire de Laval a refusé de commenter la plateforme proposée par Nicolas Lemire, alors qu’il «sera vraisemblablement candidat aux élections».
Des élus se sont toutefois prononcés à partir de leur compte personnel.
C’est notamment le cas du conseiller municipal de Duvernay-Pont-viau, Stéphane Boyer, qui est d’avis «que plusieurs idées feront consensus au conseil de ville et aux prochaines élections».
Selon Nicolas Lemire, ce soutien démontre que les idées qu’il véhicule vont au-delà de la partisanerie.
Projets en branle
Pour sa part, Canopée, le réseau des bois de Laval souligne l’intérêt de certaines propositions du manifeste, et ce, sans prendre de position politique.
«Certaines idées sont déjà considérées par les élus ou les organismes comme nous en terme de protection des milieux naturels», affirme Carl Dalbec, directeur en grands projets et partenariat chez Canopée.
Il fait notamment référence à la suggestion de Nicolas Lemire de «bonifier la trame verte et bleue lavalloise» en protégeant au moins 17% du territoire et en créant des corridors écologiques.
Selon Carl Dalbec, ces deux «revendications historiques» sont soutenues par plusieurs organismes lavallois depuis plusieurs années.
Afin «d’aborder les discussions avec des informations sérieuses», Canopée a d’ailleurs réalisé en 2018 et 2019 une étude sur l’état des lieux des 30 bois de l’île Jésus.
«On défend la création de ce genre de corridor et on peut le faire notamment en verdissant la ville», continue Carl Dalbec.
C’est notamment ce vers quoi l’organisme tend avec son programme île en vert qui vise la plantation de milliers de végétaux sur le territoire lavallois en 2021 et 2022.
Si jamais
S’il se lançait en politique, Nicolas Lemire baserait sa campagne électorale sur ses trois propositions phares: mettre sur pied un programme afin de planter un million d’arbres en 10 ans, créer des agoras de quartier et instaurer des budgets participatifs croissants, ainsi que déployer le réseau express lavallois, un métro léger en surface.
Cette dernière idée lui tient particulièrement à cœur.
«Selon moi, il n’y a rien de farfelu ou irréaliste [dans Tout est possible], confie le citoyen lavallois. Donc, si j’avais à n’en proposer que quelques-unes, j’irais avec les plus ambitieuses et non les plus facilement réalisables.»