Le 20 janvier, le comité exécutif y renouvelait le mandat de Roland Dick qui siège à titre de citoyen.
«Je trouve ça un peu gênant», réagit M. Trottier, rappelant les liens étroits de M. Dick avec la formation politique du maire Marc Demers.
Le conseiller du district de Fabreville souligne que Roland Dick figure parmi les contributeurs au Mouvement lavallois (ML), qu’il a été organisateur de la campagne électorale des conseillers Aline Dib et Ray Khalil en 2013 et qu’il a reçu l’appui de neuf conseillers du ML le soir de son investiture comme candidat du Parti conservateur dans la circonscription fédérale de Laval-Les Îles, au printemps 2015.
«Ce poste au CCU me semble éthiquement inconciliable avec son titre et sa compagnie, poursuit Michel Trottier, précisant que M. Dick est à la tête de la firme Archi-Tech inc., un bureau de design intérieur et de construction. Il a accès à de l’information privilégiée. Les comptes rendus [du CCU] sont confidentiels et même en tant qu’élu, je n’y ai pas accès.»
Conseiller spécial au cabinet du maire, Robert-Charles Longpré n’y voit aucune apparence de conflit d’intérêt: «C’est son expertise. On cherche des architectes. On reconduit son mandat tout simplement.»
Il précise par ailleurs que les membres du Comité consultatif d’urbanisme n’ont pas le pouvoir de décider, mais bien de recommander, avant d’ajouter qu’en matière de changement de zonage, les consultations publiques étaient toujours partie prenante au processus décisionnel.
Mouvement chez les élus
Toujours à la séance du 20 janvier, le comité exécutif (CE) aurait présidé à certains mouvements au sein de trois comités appelés à être entérinés par le conseil municipal, le 2 février.
Selon M. Trottier, la conseillère municipale et membre du CE Sandra Desmeules remplacerait Aline Dib au conseil de la Cité de la culture et du sport de Laval, un poste non rémunéré.
Au conseil d’administration de la Société de transport de Laval (STL), les élus Michel Poissant et Raynald Adams laisseraient leur place à leurs collègues Aline Dib et Vasilios Karidogiannis. Dans ce cas-ci, chacun des postes d’administrateur est rémunéré à hauteur de 17 658 $ par année.
Enfin, au conseil de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM), le conseiller du district Marc-Aurèle-Fortin, Gilbert Dumas, céderait son poste à son collègue de Saint-Vincent-de-Paul, Paolo Galati. Un cachet de 10 000 $ est rattaché à cette fonction.
Contre-productif
«Je ne vois pas la pertinence de retirer des gens en poste depuis deux ans pour en parachuter trois autres à leur place. À mon avis, c’est contre-productif», soutient M. Trottier.
Le motif derrière ce mouvement de personnel, pense-t-il, serait davantage «d’équilibrer les revenus entre les conseillers du Mouvement lavallois à moins de deux ans des élections».
En 2015, Karidogiannis, Dib et Galati ont touché la plus faible rémunération chez les élus du parti au pouvoir. Selon une compilation de Michel Trottier, M. Karidogiannis aurait touché une rémunération additionnelle de 2100 $ pour l’année, alors que Mme Dib et M. Galati s’en seraient tenus à leur salaire de base de conseiller et leur allocation de dépenses.
Ce remaniement donne l’impression qu’on tente d’«acheter leur fidélité au parti», estime le conseiller indépendant Pierre Anthian, rappelant au passage que les trois conseillers démissionnaires du ML avaient aussi été de grands oubliés lors de la distribution des postes en début de mandat.
Au cabinet du maire, on n’a pas souhaité commenter ces allégations.