Deux jeunes cyclistes des Espoirs Laval ont cru voir leur dernière heure arrivée quand un tracteur les a heurtées violemment toutes deux pendant qu’elles s’entraînaient sur le boulevard Ste-Marie, à Saint-François.
Le double accident s’est déroulé le lundi 12 mai, vers 19h20.
Le conducteur d’un tracteur équipé de machinerie, un homme de 47 ans, a fauché une première cycliste, qui roulait à 40 km/h, en se rabattant sur elle lors d’un dépassement, avant de faire de même avec une seconde athlète deux kilomètres plus loin.
«Je me souviens d’avoir été propulsée vers l’avant, de témoigner l’une des victimes. Quand j’étais dans les airs, je pensais que j’allais mourir. Pour moi, ma vie était finie et je pensais que cette grosse machinerie allait me rouler dessus. À ce jour, je suis encore traumatisée, et depuis, j’ai encore de la difficulté à dormir, car je revois ces images en boucle.»
C’était une première mésaventure du genre pour le groupe de coureuses, dont la sœur jumelle d’une des victimes.
«J’ai vécu un très grand stress en voyant ma sœur jumelle étendue en sang sur le bord de la route, relate-t-elle. Je ne croyais pas ce qui se passait au début, car on ne croit jamais que des choses terribles peuvent arriver à nos proches. J’ai tellement eu peur qu’elle ait de graves blessures et même des séquelles permanentes. Imaginez perdre la capacité de pratiquer son sport qu’elle aime tant, sa passion qu’elle pratique depuis tant d’années, sans avoir de crainte en elle depuis l’accident.»
Intervention policière
Pendant que l’un des entraîneurs réussissait à freiner le tracteur dans son élan de grande faucheuse, les deux jeunes filles se retrouvaient au sol avec une collection de blessures: ecchymoses, contusions, brûlures sur une grande partie de son corps, choc nerveux, qui ont exigé notamment des points de suture plus tard.
Les deux cyclistes ont reçu les soins médicaux de base sur place en plus de recevoir la visite de patrouilleurs du Service de police de Laval.
Sentiment d’irréalité
Sébastien Frappier, père d’une victime et entraîneur des garçons U17 aux Espoirs Laval avoue avoir vécu un réel traumatisme à cette occasion.
«Étant responsable de plusieurs jeunes durant cette soirée, cela m’a estomaqué et je n’ai pas compris que quelqu’un pouvait être aussi imprudent sur la route dans ces circonstances , de raconter M. Frappier.
Si on ignore encore si des recours seront entrepris envers le conducteur du tracteur, l’ensemble des personnes impliquées dans l’incident semble unanime sur un point: l’urgence mieux sensibiliser les usagers au partage de la route pour tous les modes de transport.
Déclaration officielle
À la suite de cet accident qui aurait pu avoir des conséquences autrement plus funestes, le club des Espoirs Laval a réagi par la voix de son directeur général, Nicolas Masbourian.
«Depuis 2019, notre club a doublé en taille et les lieux pour l’entraînement sécuritaire se font de plus en plus rares, de partager M. Masbourian. Malheureusement, nous avons encore une fois été témoins d’un acte de violence routière, suivant une grande imprudence d’un conducteur de tracteur. La présence de cyclistes en bordure de route du rang Ste-Marie était immanquable lors de cette soirée, la prise de risque de ce dernier a mené à l’accident dont les conséquences auraient pu être infiniment plus graves.»
Nicolas Masbourian souligne la réactivité des entraîneurs et des véhicules de support qui ont pu rapidement prendre en charge les blessés et établir une zone sécuritaire en attendant les services d’urgence.
«Cela étant dit, nous poursuivons nos représentations auprès des décideurs pour doter Laval d’un véloparc, une infrastructure sportive dédiée aux sports sur route, qui offrira aux jeunes athlètes de la région la possibilité de découvrir et pratiquer les sports cyclistes dans le confort et la sécurité requise, d’ajouter M. Masbourian. Le statu quo ne peut être une solution à long terme pour l’un des sports les plus pratiqués par l’ensemble de la population lavalloise.»
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