Santé Canada a émis un avis de conformité (AC) à l’égard de l’utilisation de Tagrisso (osimertinib) en association avec le pemetrexed et une chimiothérapie à base de sels de platine.
Ce médicament est utilisé pour le traitement de première intention des patients atteints d’un cancer du poumon à petites cellules (CPNPC) localement avancé (ne se prêtant pas à un traitement curatif) ou métastatique porteur d’une délétion dans l’exon 19 ou d’une mutation de substitution dans l’exon 21 (L858R) du gène du récepteur du facteur de croissance épidermique (EGFR)1.
L’approbation de Tagrisso en association avec une chimiothérapie a été accordée à la lumière des résultats de l’étude clinique de phase III FLAURA2, parus dans le New England Journal of Medicine en novembre 2023.
Résultats
Tagrisso en association avec une chimiothérapie a réduit le risque de progression de la maladie ou de décès de 38% par rapport à Tagrisso en monothérapie, le traitement habituellement prescrit en 1re intention.
La survie sans progression (SSP) médiane évaluée par le chercheur a été de 25,5 mois chez les patients traités par Tagrisso en association avec une chimiothérapie, soit une amélioration de 8,8 mois par rapport à Tagrisso en monothérapie (16,7 mois).
Le profil d’innocuité de Tagrisso en association avec une chimiothérapie correspondait aux profils d’innocuité établis de chaque médicament.
Les taux de manifestations indésirables (MI) ont été plus élevés dans le groupe traité par Tagrisso en association avec une chimiothérapie, compte tenu des MI bien définies associées à la chimiothérapie.
Les taux d’abandon du traitement par Tagrisso en raison des MI ont été faibles dans les deux groupes de l’étude (11% dans le groupe traité par Tagrisso en association avec une chimiothérapie et 6% dans le groupe traité par Tagrisso en monothérapie).
Les effets indésirables les plus fréquents tous grades confondus ont été la baisse du nombre de leucocytes (88%), la baisse du nombre de plaquettes (86%), la baisse du nombre de neutrophiles (85%), la baisse du nombre de lymphocytes (78%), l’éruption cutanée (49%), la diarrhée (44%), la stomatite (31%), la paronychie (27%), la sécheresse cutanée (24%) et la hausse de la créatininémie (22%).
Les effets indésirables de grade 3 ou plus les plus fréquents ont été la baisse du nombre de neutrophiles (36,0%), la baisse du nombre de leucocytes (20,0%), la baisse du nombre de plaquettes (16,4%), la baisse du nombre de lymphocytes (15,7%), la diarrhée (2,9%) et l’éruption cutanée (2,5%).
«L’approbation de Tagrisso en association avec une chimiothérapie par Santé Canada est une nouvelle étape importante pour les patients atteints d’un cancer du poumon avec mutation de l’EGFR, explique le docteur Normand Blais, oncologue médical et directeur de la recherche clinique en oncologie thoracique au Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM), par voie de communiqué. Cette approbation repose sur l’étude FLAURA2 ayant montré qu’il était possible d’obtenir de meilleurs résultats en ajoutant une chimiothérapie au traitement classique par l’osimertinib.»
Cancer du poumon
Le cancer du poumon demeure le cancer le plus souvent diagnostiqué (à l’exception des cancers de la peau non mélaniques) et la principale cause de décès par cancer au Canada.
Au pays, environ deux tiers (70%) des cas de cancers pulmonaires sont diagnostiqués au stade III ou IV alors que la maladie s’est déjà propagée localement ou métastasée. Les résultats relatifs à la survie sont alors moins bons et le traitement n’a plus de visée curative.
Ainsi, le taux de survie à 5 ans des patients atteints d’un cancer du poumon est de seulement 22% – un taux significativement inférieur à celui des patients atteints d’un cancer de la prostate (91%), d’un cancer du sein (89%) ou d’un cancer colorectal (67%).
«Le diagnostic de cancer du poumon peut être dévastateur et d’ici à ce que nous soyons mieux en mesure de le diagnostiquer plus précocement, celles et ceux qui en sont atteints ont besoin de meilleurs traitements, explique Shem Singh, directeur exécutif, Cancer pulmonaire Canada, dans la même communication aux médias. L’accès à ce nouveau traitement qui cible efficacement un type spécifique de cancer du poumon et qui permet à celles et ceux qui en sont atteints de vivre mieux plus longtemps est une excellente nouvelle pour la communauté du cancer du poumon, et un pas de plus dans la bonne direction.» (C.P./IJL)