Amazon, qui contestait la légitimité du syndicat représentant les travailleurs de son entrepôt dans l’est de Laval, a été débouté par le Tribunal administratif du travail (TAT).
Dans une décision rendue le 22 octobre, la juge Irène Zaïkoff rejette le recours constitutionnel intenté par le géant américain de même que sa demande de révocation de la décision d’accréditation syndicale émise le 10 mai dernier.
«À leur face même, les motifs qu’avance Amazon pour tenter d’annuler la décision d’accréditation reposent sur de simples soupçons, des suppositions ou du ouï-dire», écrit la magistrate.
Amazon contestait notamment la façon dont l’enquête a été menée par l’agente de relations du travail du TAT pour reconnaître le caractère représentatif du syndicat. Essentiellement, ce genre d’exercice consiste à vérifier à même la liste des salarié-es remise par l’Employeur si 50 % + 1 d’entre eux ont dûment signé leur carte d’adhésion.
La CSN réagit
«Les propos de la juge Zaïkoff sont très clairs : la liberté d’association des travailleuses et des travailleurs, ça ne concerne qu’eux-mêmes. Amazon ne peut s’immiscer dans ce droit constitutionnel à la syndicalisation», s’est réjouie la présidente de la CSN, Caroline Senneville, dans un communiqué publié hier.
Elle reproche au géant du commerce en ligne de multiplier les tactiques pour empêcher ses employés de se syndiquer. «C’est la deuxième fois en quelques mois que le Tribunal déboute Amazon», poursuit la leader syndicale, évoquant la condamnation du 31 juillet dernier pour pratiques antisyndicales. Ce jour-là, le juge Henrik Ellefsen avait, entre autres, ordonné à Amazon de verser à la CSN la somme de 30 000 $ en dommages moraux et punitifs pour ses agissements à l’égard de la campagne de syndicalisation à l’entrepôt de Lachine.
«La multinationale doit comprendre que si elle veut faire des affaires au Québec, elle doit respecter les lois et les institutions québécoises. Et si ce n’est pas naturel dans l’empire de Jeff Bezos, la CSN sera là pour faire valoir les droits des travailleuses et des travailleurs de l’entreprise», termine Mme Senneville.
Incidemment, début octobre, la CSN déposait un recours en vertu de l’article 59 du Code du travail pour dénoncer Amazon qui refuse d’accorder aux employés syndiqués de Laval l’augmentation de 1,50 $ l’heure consentie aux salariés des autres entrepôts d’Amazon dans la région de Montréal.
Les négos se poursuivent
À Laval, les négociations entre les parties patronale et syndicale se poursuivent en vue d’établir un premier contrat collectif de travail pour les employés de l’entrepôt de la rue Ernest-Cormier, indique par courriel François L’Écuyer du Service des communications de la CSN. «Une rencontre avait d’ailleurs lieu hier [23 octobre]. D’autres dates de négociation sont prévues d’ici la fin de l’année.»
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