Si Francis aurait souhaité demeurer dans le loft jusqu’à la toute fin, le destin a toutefois voulu que son expérience se termine après 35 jours.
Reconnu pour sa sensibilité et son ouverture aux autres, il estime d’emblée que les montages de l’émission sont avant tout réalisés pour présenter un bon spectacle. «Et c’est tout à fait normal, puisque c’est du divertissement», précise-t-il.
S’il n’a réussi à visionner que quatre des émissions dont il a fait partie, il ne manque pas de suivre quotidiennement les nouvelles péripéties de ses anciens «colofteurs».
Une récente émission présentait un questionnaire soumis à quelques lofteurs et visant à tester leurs connaissances générales.
On y apprenait notamment que le président de la France est Raspoutine, que le Deuxième conflit mondial s’est terminé en 1959, que Jean Chrétien était à la tête du Parti québécois lors du dernier référendum, et que le premier ministre du Canada est actuellement Jean Charest. «Ça démontre que les lofteurs ne sont pas toujours montrés à leur meilleur, lance Francis. Il faut comprendre que l’émission résume en 22 minutes ce qui s’est déroulé en 24 heures. Ceux qui produisent Loft Story ont le mandat de présenter le meilleur spectacle possible. Et une personne qui accepte de prendre part à cette aventure en est bien consciente.» «Le questionnaire en est un bon exemple, poursuit-il. Le montage a surtout montré les mauvaises réponses, car elles étaient rigolotes. La plupart de leurs bonnes réponses n’ont pas été présentées. De mon côté, les gens ont eu l’impression que je pleurais très souvent, alors qu’en réalité, je versais des larmes environ deux minutes par jour, ce qui est normal quand tu vis une expérience comme celle-là.»
Sortir
Pour Francis, sortir du loft a représenté l’un des plus grands chocs de sa vie.
«Ce n’est pas vraiment le fait d’avoir été éliminé qui m’a renversé, explique-t-il. Ça serait arrivé un jour ou l’autre. C’est plutôt d’être devenu une personnalité connue, du jour au lendemain. Ça nécessite toute une adaptation. Avant le loft, je me fondais dans la masse. Maintenant, les gens me regardent, me parlent et me posent plusieurs questions. Jusqu’à aujourd’hui, ils ont tous été respectueux.»
Questionné sur l’éventualité de tomber dans l’oubli des Québécois et de n’être plus reconnu dans la rue et au centre commercial, dans plusieurs années, Francis affirme ne pas appréhender ce jour. «J’apprécie d’être reconnu par tout le monde, mais je ne vivrai aucune dépression lorsque ça cessera.»
En participant à une émission de téléréalité, le Lavallois espérait se faire connaître du Québec dans l’optique de se créer quelques contacts, lui qui est diplômé en Communications et qui rêve de se trouver un emploi de monteur-vidéo. «Avant le loft, je travaillais comme commis dans un magasin à grande surface, relate-t-il. Je suis récemment retourné voir mes anciens collègues, ce qui a créé beaucoup d’attroupements de clients autour de moi. Alors à court terme, ce n’est pas vraiment réaliste de retourner travailler là-bas, car je ne serais pas productif.» «Pour le moment, je participe à des tournées de promotion pour Loft Story et, après coup, j’aimerais me concentrer sur mon éventuelle carrière de monteur.» (H.M.)