Dans les Fripe-Prix Renaissance, il n’y a pas que la marchandise qui recherche une deuxième vie. Des gens passent également par l’organisme pour s’outiller en vue d’intégrer le marché du travail.
Au 381, boulevard des Laurentides, à Pont-Viau, cinq ou six participants, comme on les appelle, s’affairent à différents postes: à la caisse, sur le plancher, au tri, à la manutention et à l’entretien ménager. Pendant six mois, ils acquièrent des connaissances et compétences sur le parcours d’insertion, qui leur serviront dans un emploi futur.
«Ils envoient des CV, ils font des simulations d’entrevues et on les habille. On leur donne les outils pour qu’ils cherchent un travail eux-mêmes parce que nous ne sommes pas une agence de placement», fait valoir Cécile Carrasco, responsable du marketing et relations publiques, ajoutant que deux ans après avoir quitté, les gens peuvent revenir dans le giron de Renaissance, mais uniquement pour y chercher du soutien.
Le magasin lavallois a d’ailleurs fait bonne figure en termes de placement dans le dernier trimestre de 2012, avec le meilleur taux face aux objectifs et il également montré la meilleure augmentation comparativement au trimestre précédent. D’octobre à décembre, trois participants ont trouvé un emploi, portant à huit le nombre de placements depuis le 1er avril 2012.
Citoyens généreux
Il n’y a toutefois pas que le placement qui a réjoui à Laval dans les derniers mois. Comme la marchandise vendue provient uniquement de dons, Renaissance doit compter sur la générosité des citoyens et ces derniers ont répondu en grand nombre à la collecte d’automne.
«Laval a remporté le Défi Renaissance, devant Verdun, dans une petite compétition amicale que l’on fait entre régions. Elle a obtenu le plus grand nombre de dons, soit 3456. Ça équivaut à 45 % d’augmentation par rapport au printemps 2012», explique Mme Carrasco, soulignant que ces dons représentent 120 960 livres détournées des sites d’enfouissement.
Deux ans
La Fripe-Prix Renaissance s’est établie en sol lavallois au mois de novembre 2010. Depuis cette date, la clientèle a augmenté de 34 %.
«En plus de l’emplacement sur le boulevard des Laurentides, nous avons aussi trois centres de dons», dit Mme Carrasco, faisant référence aux 2770, boulevard de la Concorde, 5140, boulevard des Laurentides et 3749, boulevard Lévesque Ouest.
L’entreprise d’économie sociale a vu le jour en 1994 et c’est en 1995 que le premier magasin ouvrait ses portes, à Villeray. En 2011-2012, le taux de placement se chiffrait à 79 %, toutes friperies confondues.
Un espoir de subvention
Contrairement à toutes les autres Fripe-Prix Renaissance, celle de Laval est la seule à ne pas bénéficier d’une subvention d’Emploi-Québec.
Une requête avait été faite en vue de l’implantation sur le boulevard des Laurentides, en 2010, mais sans succès.
«Il y a plusieurs facteurs à considérer avant d’accorder une subvention, explique Rola El-Hayek, adjointe exécutive au directeur régional d’Emploi-Québec Laval. Sur le territoire, il y avait déjà trois entreprises d’insertion, dont une en vêtements. Nous avions étudié les paramètres et facteurs, et nous ne pouvions pas embarquer dans le projet.»
Une deuxième demande s’apprête à être déposée par Renaissance, et cette fois-ci, on espère une réponse positive. «Il y a beaucoup de gens qui ont besoin d’aide à Laval, et cette subvention nous permettrait d’en aider encore plus», confie Cécile Carrasco.