Jugeant le projet de loi 59 discriminatoire envers l’embauche des personnes handicapées, le Comité d’action des personnes vivants des situations de handicap (CAPVISH) demande de remettre à plus tard son adoption.
«Par ce projet de loi, en plus de créer un préjudice à l’embauche, le ministre du Travail éteint la voie d’estime et d’espoir des personnes handicapées en matière d’emploi», a indiqué Dominique Salgado, directeur général du CAPVISH, lors de consultations particulières devant les membres de la Commission de l’économie et du travail de l’Assemblée nationale.
Effectivement, le Comité estime inacceptables certaines notions introduites à la définition du travailleur handicapé, telles que le fait de parler désormais d’incapacité significative et persistante sans toutefois préciser leur signification.
Ces nouvelles dispositions inciteraient à la méfiance à l’égard des personnes en situation de handicap et limiteraient la possibilité pour les employeurs de partager certains coûts avec la Commission de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) en cas de lésion professionnelle.
«Si un événement malheureux survenait sans ce partage des coûts, qui pensez-vous, prendra la chance d’embaucher un travailleur ayant encore des séquelles d’un accident ou un travailleur ayant une maladie pouvant laisser présager une convalescence plus longue?», s’interrogeait monsieur Salgado.
Pour le CAPVISH, cette limitation de la mutualisation des coûts risque de nuire directement à l’embauche des personnes pouvant être plus susceptibles de subir un accident.
«Il est malheureux de constater que le ministre souhaite se débarrasser des personnes ayant des incapacités sur le marché du travail qui sont devenus dérangeantes et probablement trop coûteuses pour l’État», a ajouté le directeur général du CAPVISH. (C.R.)
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