«C’est stressant la compétition, mais c’est une bonne adrénaline. J’ai vraiment adoré ça. J’ai déjà hâte aux concours qui suivront où je vais pouvoir m’impliquer d’une façon plus active», affirme Rubina Tejirian, étudiante à l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec (ITHQ), qui a participé pour la première fois à une épreuve culinaire d’envergure.
Lors de la sixième édition du Porc Show, les étudiants en cuisine supérieure ont pris part à une semaine thématique où le porc du Québec était la pièce maîtresse. «Ç’a été un défi pour moi, parce que je ne mange pas de viande rouge, je n’ai pu rien goûter de ce qu’on a fait, explique Rubina. On a travaillé en équipe et je me suis fiée sur ma coéquipière pour les saveurs.»
La Lavalloise est en contact avec la restauration depuis son jeune âge. Son père a étudié comme chef pâtissier à l’ITHQ et a possédé une pâtisserie-boulangerie pendant plusieurs années. Aujourd’hui, il est le propriétaire du restaurant Rouby qu’il gère depuis 11 ans dans Chomedey.
«Je n’ai jamais voulu apprendre la cuisine jusqu’à ce que je commence mon DEP à l’ITHQ. C’est là que j’ai ouvert mes yeux. Je me suis dit “wow”. C’est quelque chose que j’aime vraiment faire. Je vais prendre la relève et créer des assiettes. Ça rend les gens heureux. C’est un morceau de moi que je mets sur l’assiette et que je sers au client.»
Le concours
Pour une 4e année, Le Porc Show s’associé à l’ITHQ afin d’initier les futurs chefs à un produit local et les mettre en contact avec l’industrie porcine québécoise.
«En cuisinant un produit d’ici, notre relève pourra être formée sur les tendances locales, souligne Sébastien Lacroix, membre du comité organisateur du concours. Déjà les étudiants vont connaître le porc québécois avec les valeurs et critères environnementaux d’ici qui sont très différents des produits et critères de qualité d’ailleurs.»
Pendant la semaine du porc du Québec à l’ITHQ, les étudiants ont pris part à un atelier de découpe, une formation pratique avec des chefs de renom et une compétition culinaire de haut niveau.
Les femmes en cuisine
Ce groupe de 11 étudiants à la formation supérieure de l’ITHQ n’affiche que trois femmes. Rubina affirme qu’elle n’a pas eu de problème à trouver de stage. Elle estime qu’il y a de plus en plus de femmes dans son domaine. «J’ai fait trois stages, raconte la jeune étudiante. À chaque endroit, il y avait des femmes. Avant c’était moins accepté. Maintenant, on voit de l’amélioration, même si les gens affirment que pour les femmes, c’est un travail demandant et que ça complique la vie de famille.»
Le parcours scolaire de Rubina a été parsemé d’embuches et d’indécisions. Quand elle est sortie du secondaire, la jeune adolescente a étudié en sciences de la nature, puis en biopharmaceutique. Elle a finalement pris la décision d’aller étudier en cuisine à l’ITHQ alors qu’elle venait de finir une mineure universitaire en Arts et sciences.
«Après avoir essayé plein de programmes, je me suis rendue compte que j’avais tout le temps travaillé en restauration avec ma famille, dans le service à la clientèle, se rappelle-t-elle. Je me suis dit que j’allais faire le DEP en cuisine. Ensuite, j’ai fait mon stage à BuillonBilk. Ça m’a inspiré pour continuer à la formation supérieure. Maintenant, je m’en vais en France faire un stage dans un restaurant ayant une étoile Michelin.»
Rubina continue à aider au restaurant de son père pendant qu’elle termine ses études. «J’ai fait deux services traiteurs avec mon père, explique-t-elle. J’aime l’aider, mais mon plan est d’ouvrir un autre resto pour essayer de faire une fusion libano-française. Je veux en quelque sorte fusionner mes apprentissages à la cuisine de mon père.»