Principal locataire de la Place Bell, le Rocket de Laval, club-école du Canadien de Montréal, conteste le compte de taxes municipal de 5,3 M$ couvrant l’année 2018 et les quatre derniers mois de l’année 2017.
Voilà ce que publiait le Journal de Montréal le 30 janvier.
À la Ville, on se limite à confirmer l’information en détaillant ainsi les montants: 1 360 148.21$ pour l’exercice financier 2017 et 3 983 258.76$ l’an dernier. «Pour le reste, la Ville ne souhaite pas s’exprimer davantage sur le sujet», précise par courriel la porte-parole, Sarah Bensadoun.
En octobre dernier, l’administration Demers avait également opposé une fin de non-recevoir à une demande d’entrevue du Courrier Laval visant à faire la lumière sur les recettes fiscales qu’allait générer l’exploitation de cet équipement construit au coût de 200 M$.
On avait alors évoqué les «discussions en cours entre les différentes parties impliquées dans le dossier».
Pas de réponse
Ce que l’on sait, c’est que le compte de taxes adressé à L’Aréna du Rocket ne tient compte que des espaces dont jouissent de façon exclusive le club de hockey professionnel de même que le diffuseur, producteur et promoteur de spectacles evenko, tous deux propriété de la famille Molson. Cela comprend minimalement l’amphithéâtre principal, ses 10 000 sièges et 46 loges.
Mais qu’en est-il de la billetterie, des loges destinées aux artistes et autres espaces réservés aux déchargement, chargement et à l’entreposage des équipements scéniques de base pour la production de spectacles d’envergure?
Bien qu’on sache que la Place Bell rapporterait 4 M$ en taxes foncières annuelles à la Ville, celle-ci refuse de révéler la superficie qu’est sensé assumer son partenaire et le taux de taxation applicable dans le cas de l’amphithéâtre.
En 2017, la direction générale laissait clairement entendre qu’il ne fallait pas prendre pour acquis que le taux de taxation particulier aux immeubles non résidentiels s’appliquerait dans le cas de la Place Bell.
Loyer
Rappelons que la Ville, représentée par la Cité de la culture et du sport de Laval, et l’Aréna des Canadiens Inc., mieux connue sous le nom d’evenko, signaient en janvier 2013 une convention de partenariat qui lie les parties jusqu’en 2037.
Établissant, entre autres, les devoirs, responsabilités et obligations des parties quant à la gestion, l’exploitation et l’entretien du complexe multifonctionnel culturel et sportif, l’entente contractuelle fixe le loyer mensuel à 100 000 $ (1,2 M$ par année) jusqu’en 2027. Quant aux 10 années suivantes, le coût annuel de location baisse à 800 000 $, payable par versements mensuels égaux de 66 666,67 $. Pour toute la durée du contrat, le loyer ne sera pas indexé.
L’exploitation de la Place Bell pour 20 ans avait été consentie à evenko moyennant une contribution financière de 20 M$, ce qui incluait le coût du loyer pour la première année d’occupation.
Cela dit, tout était encore à définir au chapitre fiscal.
Si bien qu’à l’automne 2017, le Service de l’évaluation municipale s’affairait toujours à identifier les espaces partagés avec la Ville et ceux à usage exclusif à l’exploitant, mentionnait au Courrier Laval le directeur du projet de la Place Bell, Jean-Marc Venne.