Le docteur Sylvain Gagnon, de Chomedey, a été diagnostiqué d’un mélanome il y a deux ans. Depuis, il lutte quotidiennement contre son cancer qui ne se résorbe pas. Malgré sa maladie, il a su trouver l’énergie pour participer à la 5e édition du Cyclo-défi Enbridge contre le cancer, les 6 et 7 juillet, avec quelque 1778 autres cyclistes.
M. Gagnon a fait le discours d’inauguration de l’événement, livrant un témoignage sur le cancer devant les milliers de participants et les membres de sa famille. Ces derniers l’ont soutenu tout au long de sa randonnée, soit comme cyclistes, ou en suivant le peloton en véhicule.
«Je sortais de chimiothérapie pour un traitement de mélanome, confie le chirurgien-orthopédiste qui travaille à l’Hôpital du Sacré-Cœur de Montréal. Jusqu’au défi, j’ai été capable de garder mon énergie même si ce n’est pas le meilleur temps actuellement pour moi. Aujourd’hui, je ne serais pas capable de le faire, je crois que j’ai tout donné.»
Amasser 88 000 $ pour la recherche
Avec l’aide de 14 membres de sa famille et collègues de travail, le docteur Gagnon a pu amasser un total de 88 000 $, qui ont été directement versés à l’Hôpital général juif pour soutenir la recherche, les soins et les programmes de prévention contre le cancer.
Pour atteindre cette somme, il n’a pas eu besoin d’organiser d’activités pour collecter des dons. En donnant des nouvelles à son entourage, il leur parlait de sa participation au Cyclo-défi en personnalisant sa demande. Touché par son histoire, son réseau de contacts l’a soutenu.
«J’ai choisi ce défi parce que je rentrais à l’Hôpital général juif pour mes traitements et je me disais qu’il fallait bien que je fasse quelque chose pour la cause, indique M. Gagnon. Cet événement me touchait particulièrement.»
Au-dessus de ses limites personnelles
Sylvain Gagnon a commencé son entrainement quelques mois avant ce défi. Il savait que ce dernier serait au-dessus de ses capacités.
«Je n’ai jamais fait beaucoup de vélo, alors il fallait que je m’y mette pour savoir si j’étais capable de faire ces distances-là, explique-t-il. J’ai fait quelques journées de 80 km, et quand le beau temps est arrivé, je suis sorti quelques fois à vélo.»
La première journée, le docteur a parcouru 114 kilomètres entre Montréal et Trois-Rivières, où il a campé avec sa famille. Dès le lendemain, il était prêt à continuer son parcours pour une randonnée de 120 km vers Québec.
Défi relevé
«Ce sont deux jours qui ont passé beaucoup trop vite, soutient le médecin. Nous faisions environ quatre heures de vélo par jour. J’étais en bonne compagnie, le paysage était beau et c’était un moment que je prenais pour réfléchir.»
Le résident de Chomedey compte revivre l’expérience de ce défi sportif, qu’il a trouvé particulièrement bien organisé.
«Si je suis capable de faire un autre événement l’an prochain, dépendamment de l’état de ma santé, c’est celui-ci que je veux refaire. Je ne sais pas si je serai encore capable, mais ça me fait un but, un autre défi à relever», conclut M. Gagnon.