L’administration Boyer vient d’acquérir au coût de 2,6 M$, taxes incluses, deux lots situés au coeur du centre-ville, plus précisément à l’angle nord-ouest des boulevards du Souvenir et Le Corbusier.
«C’est un premier pas vers la métamorphose de notre ville», a déclaré le maire Stéphane Boyer. De fait, l’acquisition de ce terrain s’inscrit dans le cadre du projet de parc linéaire du Souvenir qui, à terme, relierait le bois du Trait-Carré au futur écoquartier projeté sur le site de l’ancienne carrière Lagacé à l’ouest de l’autoroute 15. À cet égard, le programme particulier d’urbanisme (PPU) centre-ville prévoit un jour la construction d’une dalle-parc qui enjamberait les voies autoroutières pour raccorder ce parc linéaire dont la longueur excéderait un kilomètre.
Débat
Au conseil municipal, cette transaction a été longuement débattue avant d’être adoptée à 14 voix contre 5.
Les questions de l’opposition, qui tournaient autour de l’échéancier et du budget estimé pour cet ambitieux projet, sont demeurées sans réponse. «Tout ça va se préciser au fil des années», a fait valoir le maire Boyer, rappelant que «transformer une ville ne se fait pas du jour au lendemain». En clair, le parc se déploiera au rythme du redéveloppement des trois grands espaces commerciaux qui voisinent avec le boulevard du Souvenir.
Aux élus qui estimaient plutôt salée la note de 2,6 M$ pour un «bout de terrain» et qui s’inquiétaient des coûts en vue des futures acquisitions, Stéphane Boyer s’est fait rassurant. «On n’aura pas à acheter tous les terrains pour ce projet-là», dit-il. Au moment de redévelopper, les grands propriétaires fonciers devront céder 10 % de la superficie de leur terrain aux fins de parc.
«Dans d’autres cas, on va négocier avec les promoteurs pour que les 25 % d’espaces verts exigés dans nos règlements puissent venir s’arrimer avec le projet de grand parc», poursuit celui qui ne manque pas de souligner l’enthousiasme que suscite ce projet auprès des promoteurs. À ce propos, le chef intérimaire de Parti Laval, Claude Larochelle, a tenu à préciser que ces terrains aménagés en espace vert seraient de propriété privée et, conséquemment, ne pourraient être fréquenté par le public.
Verdir dès que possible
«Déjà, la Ville prévoit verdir dès que possible les terrains d’une superficie totale de 1663,6 mètres carrés nouvellement acquis suite à l’approbation du conseil municipal», peut-on lire dans le communiqué publié le 4 octobre.
Cela dit, les deux lots sont occupés par un bâtiment commercial abritant trois locataires dont Samuel fourrures. Deux des trois baux arriveront à échéance le 31 décembre 2024, alors que le 3e ne prendra fin qu’au 30 juin 2026, ce qui pourrait donner lieu à un litige possible, selon le Service des affaires juridiques. En 2024, on estime à 225 000 $ les revenus bruts qu’en retirera la Ville.
Quant au montant de la transaction négociée avec les Immeubles Nérsam inc., le Bureau des transactions et des investissements immobiliers soutient que les 2 573 192 $, taxes nettes incluses, n’excèdent pas la fourchette de valeur émise par la firme d’évaluation Paris-Ladouceur.
Avant taxes, le prix payé par la Ville est 75 % supérieur à la valeur foncière (1,4 M$) établie selon les conditions du marché qui prévalaient au 1er juillet 2020.