Le 3 octobre, la Table de concertation de Laval en condition féminine (TCLCF), en collaboration avec ses membres, a procédé au lancement de son plus récent avis intitulé «État des lieux sur les conditions de vie des Lavalloise: des enjeux sous enquête», en présence de nombreux groupes communautaires, partenaires institutionnels et représentants.es politiques.
Le présent document met en lumière l’état des ressources d’hébergement et les moyens d’assurer une trajectoire sécuritaire pour les femmes en difficulté à Laval ainsi que l’accessibilité aux ressources pour les femmes en situation de handicap et femmes sourdes victimes de violences.
Femmes en difficulté
Les données recueillies sur le terrain font ressortir les visages méconnus de l’itinérance au féminin. Le parcours de vie de ces Lavalloises est pour la vaste majorité d’entre elles, jalonné d’épisodes de violence, ce qui explique qu’elles déploient de nombreuses stratégies pour éviter la rue ou les refuges mixtes, des endroits où elles se sentent en danger, exprime l’organisme via communiqué.
En l’absence de ressource d’hébergement pour femmes en difficulté à Laval, «on assiste à un phénomène de portes tournantes, dans lequel les femmes doivent cogner à la porte de plusieurs ressources pour recevoir l’aide dont elles ont besoin, plaçant sur leur chemin des obstacles supplémentaires», a souligné Julie Dagenais, intervenante au CPIVAS(Centre prévention et intervention pour femmes victimes agression sexuelle).
On apprend aussi que les trois maisons d’hébergement pour femmes victimes de violence conjugale doivent refuser quotidiennement des citoyennes par manque de place.
Les ressources d’hébergement mixtes de Laval font face à une situation similaire, se retrouvant elles aussi très souvent à pleine capacité. Faute de places ou de ressources adaptées à leurs besoins, les Lavalloises en difficulté sont donc souvent confrontées à devoir faire de nombreuses demandes d’aide. Elles se heurtent à des refus systématiques avant d’obtenir le soutien adéquat, ce qui contribue à les revictimiser et nourrir le cycle des violences et de l’exclusion.
Handicap
Les femmes en situation d’handicap sont encore plus à risques d’être victimes de violence psychologique, physique et sexuelle. Également, elles sont deux fois plus susceptibles d’être victime d’un crime violent (agression sexuelle, voies de fait) et quatre fois plus susceptibles de vivre une situation d’itinérance au cours de leur vie.
L’avis de recherche a permis de constater l’absence de ressources d’hébergement non-mixte à Laval pour les femmes en situation de difficulté, en dehors des ressources pour victimes de violence conjugale, et l’inadéquation en général des ressources aux besoins des femmes en situation d’handicap et des femmes sourdes.
L’avis de recherche produit par la TCLCF met de l’avant de multiples recommandations. «Il est urgent de créer une ressource d’hébergement non-mixte pour femmes en difficulté à Laval, afin de remédier à la crise que l’on constate sur le terrain », conclut Marie-Ève Surprenant, coordonnatrice de l’organisme. (Source: Table de concertation de Laval en condition féminine)