Un conte de Noël pour enfants signé Micheline Duff. Ce matin-là, quelques jours avant Noël, madame Miron avait reçu un appel téléphonique du père Noël pour l’aviser qu’à cause de la pandémie, il ne pourrait pas venir dans les maisons pour porter des étrennes aux enfants.
Le virus de la COVID-19 semblait trop dangereux et ses nains, pas trop malins, n’avaient pas réussi à fabriquer suffisamment de jouets.
Quand leur maman leur annonça la mauvaise nouvelle, Florence et Marc-Olivier se mirent à pleurer.
«Hein? Quoi? Nous n’aurons pas de cadeaux de NoëI, cette année? Mais… nous avons pourtant été sages pourtant, vous le savez bien, papa et maman.»
Florence leur fit alors une proposition:
-Eh! les parents, vu que le père Noël ne viendra pas, pourquoi n’iriez-vous pas vous-mêmes nous acheter quelques surprises au magasin?
– Bonne idée! ajouta Marc-Olivier. Ainsi, nous pourrions passer un Noël plus joyeux!
– Impossible! répondit maman, tous les magasins restent fermés à cause du méchant virus.
Déception
Les deux petits Miron baissèrent la tête et s’en retournèrent en silence, chacun dans sa chambre.
Le jour même de Noël, ils se montrèrent malgré tout assez contents. Madame Miron avait préparé une magnifique bûche de Noël en chocolat toute décorée de smarties.
Monsieur Miron, lui, portait une tuque de père Noël et avait allumé un grand feu dans la cheminée.
Dans leurs bas de NoëI, les enfants trouvèrent plein de bonbons parmi lesquels se trouvait un film de Noël qu’ils pourraient brancher sur l’écran de leur télévision.
Finalement, la fête ne semblait pas si triste après tout. Cependant, plus l’heure avançait, plus ils trouvaient le temps long.
Soudain, on sonna à la porte. Enfin de la visite! Tous se précipitèrent pour aller répondre.
Qui sait, il s’agissait peut-être d’amis ou de cousins? Ils découvrirent alors, derrière la porte, un grand garçon inconnu portant un masque et tenant dans ses bras une grosse boîte de carton.
Surprise?
– Bonjour! dit-il, je suis Alain-le-nain-pas-bien-malin du père Noël et j’apporte cette boîte à Florence et Marc-Oliver Miron. Suis-je à la bonne adresse?
– C’est nous! C’est nous! s’écrièrent les deux enfants pendant que le nain déposait le cadeau par terre avant de disparaître rapidement en leur souhaitant un Joyeux Noë1.
Les deux petits se jetèrent sur la boîte. Cependant, incapables de l’ouvrir, ils réclamèrent l’aide de leur père. Ils lancèrent alors des cris de joie en découvrant le contenu : un adorable petit chien blanc tout frisé, rond comme une boule de neige, frétillait au fond de la boîte.
Mignon comme tout, le chiot vint se coller contre chacun d’eux dès que papa l’eut sorti du contenant.
À son cou, il portait un petit écusson sur lequel ces mots étaient inscrits :
«Je m’appelle Pandé et j’aimerais bien devenir votre ami.»
Madame Miron se mit à rire.
-Eh! Il s’appelle Pandé et il fera partie de notre famille Miron… Donc, il est Pandé Miron, ou encore Pandémie-rond. Ou même Pandé-a-mi-rond. Quel bonheur!
Tous éclatèrent de rire.
Pandé fit la joie des enfants et de leurs parents durant de nombreuses années, ce qui effaça pour eux tous, les mauvais souvenirs de la pandémie qui, heureusement, n’avait pas réussi à leur gâcher la fête de Noël de cette année-là.