Déposé il y a quatre mois par le conseiller d’opposition Claude Larochelle, l’avis de proposition à l’effet d’encadrer l’utilisation des ressources en communication de la Ville pour en garantir la neutralité sera finalement discuté à l’assemblée municipale de ce soir.
Le souhait exprimé, le mois dernier, par la conseillère de Concorde-Bois-de-Boulogne et membre du comité exécutif, Sandra Desmeules, sera ainsi exaucé.
«J’aimerais bien qu’on en débatte, avait-elle lancé à la présidente du conseil, visiblement irritée par un troisième report successif. Je me suis préparée; j’aimerais ça, argumenter.»
Ne cachant pas son impatience «d’entendre l’argumentaire de Mme Desmeules», M. Larochelle disait attendre des documents liés à ses demandes d’accès à l’information avant de procéder.
Mettre fin aux «commandes politiques»
Dans un communiqué publié la semaine dernière, le chef intérimaire de Parti Laval dénonce des «commandes politiques» émanant du cabinet du maire et l’utilisation des «ressources humaines, matérielles et financières du Service des communications et du marketing de la Ville à des fins partisanes».
À cet égard, le soir de sa défaite électorale, le 7 novembre dernier, le fondateur de Parti Laval et chef démissionnaire, Michel Trottier, n’avait pu s’empêcher d’évoquer le budget de 20 M$ dont dispose ce service municipal comme d’un avantage déloyal envers les partis d’opposition qui les condamne aux banquettes de l’opposition.
«Quand le directeur des communications du cabinet du maire sollicite directement des employés du Service pour produire du matériel de communication pour le compte d’élus du Mouvement lavallois, j’y vois un problème», soutient Claude Larochelle. Celui-ci affirme que les conseillers élus sous l’ancienne administration Demers-Boyer «ont bénéficié quasi-exclusivement de l’expertise et des ressources du Service [des communications et du marketing]» pour les mettre en valeur et mousser leur promotion.
De manière à assurer l’équité entre les différentes formations politiques, mais aussi pour maintenir la confiance du public envers les institutions publiques, il importe de prévoir «certaines balises pour éviter les dérives», faisait valoir M. Larochelle au moment de présenter sa proposition en décembre dernier.
Maire suppléant
Cherchant à illustrer «l’emprise qu’a le cabinet du maire sur le Service des communications et du marketing», Claude Larochelle cite un échange de courriels daté du 20 avril 2021 qui a pour objet: titre de fonction de M. Boyer. «Un employé politique [du] cabinet a passé la commande au Service des communications et du marketing afin qu’il soit systématiquement présenté comme maire suppléant dans toutes les communications de la Ville», mentionne l’élu de Fabreville, courriel à l’appui.
À une exception près, cette demande sera scrupuleusement respectée jusqu’au déclenchement des élections, cinq mois plus tard. M. Larochelle ne manque pas de rappeler que la demande avait été formulée 13 jours suivant la nomination de Stéphane Boyer comme chef et candidat à la mairie du Mouvement lavallois.
«On peut aussi parler des vidéos produites par la Ville qui mettent uniquement et systématiquement en vedette les élus du Mouvement lavallois. Il ne faut pas chercher loin pour comprendre pourquoi : des demandes de dernière minute sont faites au Service, qui n’a pas le choix d’y donner suite. Il y a clairement une commande qui est passée par le politique», ajoute M. Larochelle, qui y voit-là «un jeu dangereux [pouvant] mener aux dérives que nous avons connues dans le passé».