Alors que l’Agence de la santé publique du Canada rapporte une hausse des propagations du norovirus, l’Association des microbiologistes du Québec (AMQ) souhaite sensibiliser les Québécois.es aux risques liés à l’infection au norovirus.
«Bien que le norovirus, aussi appelé gastro-entérite virale, ne soit généralement pas fatal, il peut être sévère chez certains groupes plus à risque, explique Marc Hamilton, président de l’AMQ, par voie de communiqué. Il est donc essentiel d’informer la population à propos de ce virus très contagieux.»
Le norovirus est un agent pathogène viral excessivement contagieux; une faible exposition peut suffire à propager l’infection.
Le norovirus provoque nausées, vomissements, diarrhée et fièvre légère.
Les personnes qui ont été malades peuvent être contagieuses quelques jours après la fin de symptômes. Pire encore, celui-ci peut être contracté plus d’une fois. Une infection antérieure ne garantit pas une immunité future.
Certains mollusques bivalves (telles les huîtres et les moules) et les aliments importés, comme certains fruits (essentiellement les petits fruits rouges, congelés ou non) peuvent être contaminés au norovirus par le contact avec de l’eau d’irrigation ou usée ou des surfaces contaminées par le norovirus. Un manipulateur d’aliments atteint de norovirus peut transmettre celui-ci par les aliments.
L’infection peut survenir en consommant ces aliments crus et non lavés, en touchant une surface contaminée, ou en fréquentant une personne infectée, qu’elle soit symptomatique ou non.
Prévenir
Puisqu’il est pratiquement impossible d’identifier à l’œil nu les surfaces, les aliments et les personnes contaminés – ces derniers n’étant identifiables que lorsqu’ils sont symptomatiques –, la meilleure mesure de prévention est de désinfecter les sources potentielles de contamination.
En pratique, cela implique de se laver fréquemment les mains, de nettoyer les surfaces susceptibles d’être contaminées, de cuire les mollusques bivalves et de laver soigneusement les fruits avant la consommation, surtout quand ces aliments sont importés de pays où les systèmes de surveillance de la salubrité des aliments sont moins robustes.
«Le haut taux de transmission du norovirus et ses symptômes ont la capacité de paralyser les opérations d’un lieu de travail dans certains cas, avertit le président de l’AMQ, dans la même communication aux médias. Même chose pour les classes, les garderies scolaires et les centres pour personnes âgées: les lieux fermés où les contacts sont fréquents sont un nid parfait pour la propagation du virus. Si on extrapole un peu, on pourrait même envisager un certain impact économique d’une contamination au norovirus à grande échelle.»
Recommandations
L’AMQ recommande aux autorités, comme l’Agence canadienne d’inspection des aliments ou l’Agence de la santé publique du Canada, de mettre en place des mesures pour assurer l’analyse des aliments considérés à risque d’être contaminés par le norovirus.
L’analyse préventive de ces aliments par des microbiologistes pourrait ainsi prévenir une bonne partie des contaminations au niveau national et mitiger les effets néfastes du norovirus sur la société.
D’ailleurs, à l’heure actuelle, un risque inutile pèse sur la population venant de l’absence d’encadrement des microbiologistes par le système professionnel québécois.
Une majorité de Québécois.es appuient pourtant sa proposition d’intégration de la profession de microbiologiste au système professionnel. En effet, huit Québécois.es sur dix sont d’accord avec l’idée que les microbiologistes soient encadrés par un ordre professionnel, selon un sondage CROP auquel a participé l’AMQ en octobre 2023. (C.P./IJL)