Metra Aluminium, connu jadis sous la raison sociale d’Altex Extrusion, a investi dans les derniers mois 2,5 M$ dans l’acquisition d’un système d’emballage automatisé afin d’accroître la compétitivité de l’entreprise.
La présence du ministre conservateur n’était pas étrangère à un prêt sans intérêt de 450 000 $ que l’Agence de Développement économique Canada a consenti au fabricant lavallois.
Rentabilité
«La PME est l’oxygène de l’économie canadienne», a rappelé le ministre fédéral des Travaux publics, saluant au passage la vision dont a fait preuve la direction de Metra Aluminium pour consolider les 175 emplois actuels et assurer, du coup, la pérennité de la société.
Le retour sur l’investissement est exceptionnel, comme en font foi les gains de productivité qui se traduiront par des économies de 400 000 $ dès la première année d’opération, puis de 600 000 $ les années suivantes. «Nous pourrons ainsi mettre l’accent sur la recherche et le développement et appliquer notre énergie à occuper notre créneau de produits à valeur ajoutée, a déclaré le vice-président exécutif, Pierre Guilbault. En résumé, Metra Aluminium sera mieux outillée pour faire face à la concurrence».
Concurrence accrue
Il découlera de cet investissement majeur dans la modernisation de la machinerie l’ouverture et l’exploitation de nouveaux marchés, en phase avec des produits très nichés destinés au secteur industriel. Pour le moment, M. Guilbault se garde bien d’en dire davantage, lui qui ne voudrait surtout pas vendre la mèche à ses compétiteurs.
Dans l’industrie nord-américaine de l’extrusion d’aluminium, on dénombre 300 usines, lesquelles auraient à peu près toutes augmenté leur capacité de production au fil des années, ce qui n’a pas été sans accentuer la pression de la concurrence.
Si la présence de la Chine a forcé l’industrie à s’adapter aux nouvelles réalités de la mondialisation des économies, l’appréciation du huard présente pour les fabricants québécois et canadiens un défi tout aussi grand. Pour Metra Aluminium, qui exporte 35 % de sa production aux États-Unis, l’enjeu est de taille. «Il est plus facile d’exporter quand le dollar canadien est à 62 cents [américains] qu’à 102 cennes», expose le directeur d’usine, Pierre Rivard.
Emballeurs toujours en poste
Outre la réduction de la structure des coûts d’exploitation, le nouvel équipement permettra la diminution des risques d’accidents et de blessures professionnelles auprès des travailleurs, insiste le vice-président exécutif de l’entreprise, qui montre un chiffre d’affaires annuel de 60 M$. En automatisant une grande partie des opérations liées à l’emballage des profilés d’aluminium, certains emballeurs ne risquent-ils pas de voir leur poste supprimé? Visiblement mal à l’aise face à la question, Pierre Guilbault élude celle-ci en rappelant que l’entreprise a investi 35 M$ depuis 1994, ce qui a permis d’augmenter les effectifs de 90 à 175 employés. Lorsqu’on insiste pour savoir si des coupures de postes à l’emballage ou des réaffectations sont à prévoir à l’intérieur de l’usine, le grand patron finit par répondre qu’«aucun emballeur n’a encore perdu son poste» avant de tourner les talons. Fichier: Metra