«Madame Bacon est une grande source d’inspiration, déclare-t-il dans un communiqué diffusé le 1er octobre. Ses grandes qualités, tel son dévouement, son sens des valeurs et son intégrité, sont connues de tous. Elle est un modèle pour toute personne qui désire faire de la politique et ce peu importe le palier choisi».
M. Ouellette fait valoir qu’à l’époque où Lise Bacon a commencé à servir, la politique était encore une chasse gardée masculine et en ce sens, elle a grandement fait avancer la cause des femmes envers la chose publique. «Elle a démontré qu’elle était plus qu’une simple image féminine au sein d’un gouvernement, mais qu’elle en était plutôt un des rouages les plus importants.»
Femme d’exception
Le parcours de cette Lavalloise n’est pas banal, elle qui fut la première femme au pays à présider aux destinées d’un parti politique.
Élue présidente du Parti libéral du Québec en 1970, Mme Bacon fera son entrée à l’Assemblée nationale en 1973, devenant ainsi seulement la seconde femme à se faire élire au Parlement du Québec.
Elle fera rapidement honneur à Claire Kirkland-Casgrain, la pionnière qui avait ouvert la voie en 1964.
Lise Bacon joint aussitôt le cabinet Bourassa, où elle hérite du ministère d’État aux Affaires sociales. Par la suite, elle occupera coup sur coup les postes de ministres des Consommateurs et de l’Immigration jusqu’à ce que le Parti québécois prenne le pouvoir, le 15 novembre 1976.
Réélue en 1981, cette fois dans le comté de Chomedey, Lise Bacon écrira une nouvelle page d’histoire de la politique québécoise en 1985, alors qu’elle devient la première femme à occuper le poste de vice-première ministre. Ce poste, elle l’occupera pendant 11 ans, soit jusqu’à ce que les Libéraux de Robert Bourassa perdent à nouveau le pouvoir aux mains du PQ, en 1994.
De 1985 à 1994, Lise Bacon sera tour à tour ministre des Affaires culturelles, ministre responsable de l’application de la Charte de la langue française, ministre de l’Environnement et titulaire des ministères de l’Énergie et des Ressources et du Développement régional.
Huit mois après avoir démissionné comme ministre et députée, Lise Bacon remet le pied à l’étrier de la vie politique le 15 septembre 1994, alors que le premier ministre du Canada Jean Chrétien la nomme sénatrice. Elle siégera au Sénat pendant quinze ans, soit jusqu’à son 75e anniversaire de naissance, le 25 août 2009.
Avant d’être reçue membre de l’Ordre du Canada, le 3 septembre dernier, l’ex-sénatrice et députée de Chomedey avait été nommée officier de l’Ordre national de la Légion d’honneur de la France en 2003, puis grand officier de l’Ordre national du Québec en 2004.