Des résidents de Pont-Viau et de Chomedey ont subi des refoulements d’égout, à la suite du violent orage, survenu le 1er août. L’histoire se répète depuis plusieurs étés, suscitant la colère des citoyens à l’égard de la Ville, qui selon eux, tarde à agir.
Plusieurs citoyens ont entamé des procédures contre la Ville. Un résident de Pont-Viau a déposé une requête à la Cour des petites créances contre Ville de Laval.
D’autres se prémunissent seul contre ses refoulements d’égout en achetant des pompes submersibles et des batteries qui rejettent l’eau directement sur leur terrain, même en cas de panne d’électricité.
Un dos d’âne
Claude Tessier réside au coin de Saint-André et du boulevard Ouimet. Il n’est plus remboursé par son assurance depuis le 2e refoulement d’égout dans son sous-sol, survenu en août dernier. Les dégâts, payés à ses frais, avaient atteint entre 3 et 4000 $.
«La Ville dit que c’est moi qui suis responsable. On a réglé le problème en creusant à des places. Tout est réglementaire, j’ai les lettres de mon plombier.
«Mais la Ville voudrait que je fasse poser un dos d’âne devant mon entrée de garage», raconte-t-il, ajoutant que Claire Le Bel, sa conseillère, n’a jamais retourné ses appels.
Des appels du maire
Les 49 propriétaires de la place Brazeau attendent une solution aux problèmes de refoulements d’égout depuis un an. «Pourquoi on ne nous tient pas plus au courant ?» s’interroge Pierre Désy.
«On a encore eu des dégâts le 1er août. L’eau est rentrée par le drain dans le sous-sol. Le problème n’est pas réglé du côté de la Ville. Je ne peux pas me permettre de faire une réclamation auprès de mon assurance. Depuis 2009, j’ai eu une augmentation de 300$», raconte Diana Battista, qui a envoyé une nouvelle mise en demeure à la Ville, le 4 août.
À la suite de son appel au 311, le lendemain du sinistre, le maire de Laval, Gilles Vaillancourt lui a téléphoné chez elle.
Bien qu’il lui ait assuré que son administration attendait l’autorisation du ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs (MDDEP) pour débuter des travaux, Mme Battista regrette qu’elle ait attendu tout ce temps.
L’année dernière, la compagnie d’assurance de la résidente du 670 place Brazeau avait mis en demeure la Ville qui avait fini par payer.
Un problème inhérent
M. Vaillancourt a aussi appelé Mary Di Staulo, qui réside au 702, place Brazeau. «Même avec deux pompes submersibles et une batterie, l’eau est quand même rentrée», dit-elle. «Mes parents sont venus nous aider. Vite, vite avec les “moppes”, deux ventilateurs et deux déshumidificateurs.
«Le lendemain, j’ai appelé mon assurance. Ils ont constaté les dégâts, ont pris mes meubles et enlevé le faux plancher», poursuit-elle.
Chez Pierre Désabrais, ce sont les clapets qui ont sautés. «Ils sont conscients qu’il y a des problèmes, mais ils sont « non-responsables » quand on leur parle de sous», croit M. Désabrais. «À toutes les fois qu’il pleut, on revient à la maison en panique», conclut-il.
Les refoulements d’égout sont un problème inhérent depuis 1987 dans ce secteur. «Ça rentre par un petit tuyau, près du réservoir à eau chaude, 20 minutes après que la pluie ait commencé. La valve anti-refoulement cède à cause de la pression qui est trop forte», raconte André Mathieu, résident au 694, place Brazeau.
Place Radisson
Plusieurs résidences de la Place Radisson ont également été touchées, le 1er août.
Kim Pisei-Suphivann, dont la maison est située au 1814 de la place, témoigne: «Nous avons eu 26 pouces d’eau dans le garage. La pompe était en marche, mais l’eau rentrait trop vite. L’année dernière, on était à la maison. On a sauvé ce qu’on a pu.»
Peu après l’orage, cette citoyenne raconte que l’on ne voyait plus le rond-point. «Une dame avait de l’eau aux genoux», se rappelle-t-elle.