Depuis le début de la pandémie, les inhalothérapeutes du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de Laval travaillent au front afin d’accompagner les gens en détresse respiratoire.
Spécialistes dans les soins du système cardio-respiratoire, ces dernières sont partout sur le terrain lavallois: à l’urgence, la pouponnière, en salle d’opération auprès des anesthésistes et dans les cliniques externes.
«Notre travail est vraiment varié, explique Mélanie Éthier, inhalothérapeute à l’Hôpital de la Cité-de-la-Santé depuis 2013. Entre autres, on installe des appareils de support respiratoire invasifs ou non-invasifs, on contribue aux diagnostiques des maladies pulmonaires, on fait les tests pour l’apnée du sommeil.»
Alors que les symptômes courants de la COVID-19 sont d’ordre respiratoire, les 80 employées du CISSS de Laval ont vu leur clientèle «augmenter exponentiellement» au cours des derniers mois.
«On n’a jamais vu autant de personnes en détresse respiratoire», partage Mélanie Éthier.
Selon cette dernière, le source de stress principale de la pandémie a été la gestion de tous ces patients, alors que leur ordre professionnel leur demande d’offrir des soins adéquats à chacun d’entre eux.
«Ç’a été un tsunami, image-t-elle. On a préparé nos canots et nos rames, mais parfois, ça n’a pas été suffisant.»
Vives émotions
Même si elles travaillent étroitement avec les machines, les inhalothérapeutes ont une relation particulière avec les personnes hospitalisées.
Tous les jours, ces actrices de première ligne sont exposées à la mort. Une réalité qui s’est également amplifiée avec la crise sanitaire.
«Ce n’est pas normal de devenir habituée à ça», ajoute Mélanie Éthier, désemparée.
Elle se souvient tristement du témoignage d’une femme qui lui a partagé, alors qu’elle débranchait sa mère, que son père était aussi retiré de son appareil de support respiratoire dans un autre hôpital.
«Elle ne pouvait pas être aux deux endroits en même temps», se rappelle l’inhalothérapeute.
Famille lavalloise
Même si la réalité pandémique est stressante et épuisante, Mélanie Éthier avoue réussir à passer à travers grâce à son équipe de travail qui «s’aime d’amour».
«On sait que peu importe ce qui va se passer, on peut compter chacune sur les autres», soutient celle qui n’a pas hésité à faire du temps supplémentaire lorsque cela a été nécessaire.
Même si elles espèrent avoir enfin un moment de répit, les inhalothérapeutes du CISSS de Laval anticipent une troisième vague.
«On ne veut pas être prises par surprise, donc on se prépare à toute éventualité», affirme Mélanie Éthier.
Toutefois, cela ne les empêche pas d’avoir espoir que les jours heureux sont désormais à portée de main.