L’Ordre des urbanistes du Québec (ODU) a décerné le prix Jean-Paul-L’Allier à l’ex-maire Marc Demers en guise de reconnaissance pour «l’apport exceptionnel» de celui qui «a su marquer Laval de façon remarquable et durable» au cours des huit dernières années.
Cette distinction — commémorant la mémoire de l’ex-ministre, diplomate et maire de Québec — honore depuis 2008 des élus québécois qui se sont distingués par leur vision, leur leadership et leurs réalisations en urbanisme et aménagement du territoire.
Legs
L’Ordre a notamment salué la transformation de «la culture organisationnelle de la Ville de Laval» sous la gouverne de M. Demers.
Parmi les «projets structurants» qu’on lui reconnaît, le schéma d’aménagement et de développement révisé (SADR), la Trame verte et bleue lavalloise, une pratique de participation citoyenne et une saine gouvernance.
«Dès son arrivée à la mairie de Laval, M. Demers a amorcé un vaste chantier, soit l’élaboration concertée de la vision stratégique Laval 2035 – urbaine de nature», rappelle l’ODU dans un communiqué publié le 27 octobre.
Parallèlement à cette vision projetée sur 20 ans, l’administration Demers procédait à une planification stratégique quinquennale et entamait la révision d’un schéma d’aménagement qui mangeait la poussière depuis une trentaine d’années sur les tablettes du Service de l’urbanisme.
«Issu d’un travail collaboratif, le SADR a permis de doter Laval de balises distinctes pour planifier le territoire de manière cohérente, intégrée et durable», poursuit l’Ordre au sujet de ce schéma qui, en 2017, tournait définitivement la page sur des dizaines d’années d’improvisation en matière de développement.
Vision d’une ville moderne
Ex-bras droit à Marc Demers, son successeur à la mairie de Laval, Stéphane Boyer, a également tenu à lui rendre hommage.
«M. Demers avait une vision moderne de la ville et a donné toute la latitude aux équipes de la ville pour adopter les meilleures pratiques», écrit-il.
M. Boyer souligne également le Code de l’urbanisme (CDU), dont l’entrée en vigueur est prévue d’ici la mi-novembre. Fruit de quatre années de travail, ce nouveau Code relèguera aux oubliettes l’archaïque Règlement L-2000 qui encadre depuis plus de 50 ans l’aménagement du territoire.
«Grâce à notre nouvelle réglementation en matière d’urbanisme, Laval deviendra une ville à échelle humaine où il fait bon vivre et s’épanouir. L’ancien maire de Laval laisse comme legs la nécessité de penser au rôle majeur que les villes ont à jouer dans le concept de ville durable et à leur responsabilité de prendre acte en matière de gouvernance organisationnelle», termine le maire Boyer.
Autres réalisations
L’Ordre des urbanistes du Québec, qui a honoré Marc Demers lors du gala de son congrès annuel tenu au début du mois d’octobre, a rappelé quelques autres réalisations qui se sont opérées entre 2013 et 2021 sous son leadership. Les voici :
- Protection et mise en valeur des milieux naturels (3 nouvelles affectations du territoire, 16 zones d’aménagement écologique particulières (ZAEP), dont 13 à l’intérieur du périmètre urbain);
- Pérennité et dynamisme de la zone agricole (30 % du territoire, promotion de l’agriculture, mise en œuvre du PDZA, agro-tourisme);
- Développement urbain privilégié dans les secteurs stratégiques: le centre-ville, les aires TOD (transit-oriented development) et le long des axes de transports en commun structurants;
- Adoption d’un règlement de contrôle intérimaire (RCI) pour protéger 67 % de la superficie des milieux humides connus à Laval;
- Acquisition des îles aux Vaches et Saint-Pierre de l’archipel Saint-François baigné par la rivière des Mille Îles
- Création du Bureau d’intégrité et d’éthique de Laval-Terrebonne (BIELT);
- Adoption d’un cadre de gouvernance des grands projets;
- Adoption d’une politique de consultation publique et de participation citoyenne qui établit les principes et les modalités en matière d’information, de consultation et de participation des Lavallois et mise en place d’un budget participatif;
- Conditions pour offrir des milieux de vie à échelle humaine (mixité, mobilité active, valorisation du paysage et verdissement).