Âgé de 32 ans, Konstantinos Merakos a décidé de se présenter à titre de candidat pour le Parti conservateur du Québec (PCQ) dans Chomedey. Il explique son choix par un désir de «faire changer les choses».
«Des débats, comme celui de la langue, peuvent se faire, mais pas au détriment de notre système de santé et notre éducation, soutient-il. Le monde cherche une alternative et un parti qui va être plus leur voix. Ils veulent quelqu’un qui ne craigne pas de parler des thèmes controversés qui leur tiennent à cœur.»
Le PCQ devrait connaître les meilleurs résultats de son histoire lors du vote prévu le lundi 3 octobre. Selon M. Merakos, les chiffres pourraient même être plus élevés que ceux proposés par les firmes de sondage.
«Il y a beaucoup de personnes qui me disent qu’elles ne répondent pas aux sondages, soutient-il. Elles votent pour les conservateurs, mais elles ne veulent pas le dire. Je pense qu’il y a une grosse possibilité qu’on soit l’opposition officielle et ça va être très excitant.»
Santé
Parmi les idées proposées par le PCQ, notons une décentralisation du système de santé pour instaurer une concurrence entre le public et le privé.
«Pour simplifier, imaginez que vous avez besoin d’une chirurgie, explique le candidat conservateur. Ça prend environ 90 jours dans certains pays. Si l’État n’est pas capable d’accomplir cette tâche en 90 jours, vous prenez votre RAMQ et avez l’opportunité d’aller dans une clinique privée pour vous faire soigner.»
Il ajoute que les coûts seront payés par le gouvernement et que cela permet de «libérer une place au public», tout en recevant un soin dans l’immédiat.
Le parti dirigé par Éric Duhaime souhaite également qu’un 30 minutes d’éducation physique obligatoire soit mis en place dans les écoles de la province pour mener les jeunes vers un mode de vie actif.
«Il faut faire de l’activité physique, note M. Merakos. Le système de santé est là pour guérir, mais on peut prévenir de cette façon. […] On parle aussi d’un crédit de 500$ pour les personnes qui s’inscrivent au gym.»
Loi 96
Le candidat conservateur dans Chomedey croit que l’un des principaux chantiers du prochain gouvernement concerne la loi 96. Il croit qu’il faut «la déchirer et faire une nouvelle loi.»
«C’est impossible d’apprendre le français en six mois, c’est une insulte pour la langue, affirme-t-il. Une langue, c’est une richesse, il faut que tu l’apprennes comme il le faut. Je le vois dans mon porte-à-porte: les gens veulent le parler, mais ils ne veulent pas être forcés. On doit les inciter positivement.»
Il recommande notamment d’offrir des cours en formule virtuelle ou à la maison après les journées de travail et qu’un «guichet unique pour les immigrants pour avoir une même personne qui les suit tout au long de leur parcours».
M. Merakos croit d’ailleurs que le retrait de la loi 96 permettrait de réduire les problèmes de pénurie de main-d’œuvre.
«Beaucoup de gens qui ont des compagnies m’appellent et disent qu’ils parlent le français, qu’ils sont fiers de le parler, mais que la loi les impose de reformer tout leur système informatique [en raison de la langue], ce qui a coûté 5000 ou 10 000$. Ils soutiennent qu’ils n’ont pas cet argent et quittent pour l’Ontario ou ailleurs.»
Le PCQ propose aussi d’offrir des crédits d’impôt allant jusqu’à 5000$ aux aînés qui veulent retourner sur le marché du travail, ainsi qu’un abaissement des taux de taxes pour régler à la fois les problèmes économiques et de main-d’œuvre.
Sécurité
La violence urbaine est une autre thématique qui inquiète le candidat conservateur, particulièrement pour le secteur de Chomedey.
«Il faut que ça commence dans les écoles, détaille-t-il. Il y a beaucoup de jeunes, pour une raison ou une autre, qui sont attirés par des mauvaises organisations et des gangs de rues. Il faut les soutenir à l’école. […] Il faut aussi aider [les professeurs] en donnant des ressources en santé mentale.»
Le candidat de 32 ans invite aussi le milieu policier à développer une formule multilinguistique qui leur permettra de discuter avec les jeunes dans une autre langue que le français. Cela permettrait de créer un sentiment de confiance dans la communauté.
Environnement
Tout au long de la campagne électorale 2022, le PCQ a été attaqué pour son plan en matière d’environnement. Konstantinos Merakos le défend, croyant plutôt qu’il s’agit du plan «le plus réaliste» pour la province.
«On est sur une seule planète, donc le fait qu’on relocalise notre pollution ailleurs est irresponsable, dit-il.[…] Notre perspective se base plutôt sur l’exemple de la Norvège qui a exploité ses ressources énergétiques de façon responsable et stricte. Si on exploite nos ressources, comme les gaz, et qu’on comble le besoin énergétique sans importer à travers des régimes qui polluent plus, je trouve qu’on va être gagnants.»
Il poursuit en mentionnant que «la création de cette richesse» permettrait de progressivement électrifier davantage et innover en environnement. «Ça doit être graduel, clarifie-t-il. Les autres partis veulent juste aller chercher un vote émotif.»
M. Merakos conclut en soutenant que les trois principaux chantiers pour Laval seront la loi 96, la criminalité et l’économie lors du prochain mandat.
Une invitation d’entrevue a été lancée à tous les chefs des principales formations politiques en marge du Rendez-vous électoral provincial 2022 organisé par le Courrier Laval. Ces entrevues seront disponibles sur notre site courrierlaval.com et plateformes numériques en format audiovisuel d’ici le scrutin du 3 octobre.