Conseiller de l’Orée-des-Bois, Alain Lecompte fonde ses accusations sur le fait que le BIEL enquêterait actuellement sur deux élus opposés à l’administration Demers.
M. Lecompte affirme que ses collègues Pierre Anthian, également conseiller indépendant, et Aglaïa Revelakis, membre de l’opposition officielle, sont visés par deux enquêtes menées par le BIEL, dont la responsabilité relève du chef du Service de police de Laval, Pierre Brochet.
Sous la loupe
L’embauche de deux itinérants pour pelleter une petite voie bien fréquentée derrière le Collège Montmorency, en décembre 2014, et des contributions politiques au défunt parti de Gilles Vaillancourt, dans les années 2000, seraient scrutées à la loupe, soutient Alain Lecompte.
Dans le premier cas, explique-t-il, M. Anthian cherchait simplement à envoyer un message à l’administration municipale à l’effet de dégager ses passages piétonniers au lendemain des tempêtes et, qu’en ce sens, ça ne soulevait pas de «questionnement éthique en termes de fraude». Dans le second cas, M. Lecompte rappelle qu’il s’agissait de dons légaux versés par Mme Revelakis, et ce, avant même qu’elle soit élue.
Composition
Par ailleurs, Alain Lecompte questionne la présence du chef de police de Laval, du directeur général de la Ville, de la directrice générale adjointe au secteur administratif et des directeurs du Service des ressources humaines et du département juridique au sein de la direction du Bureau de l’intégrité et de l’éthique.
«La composition de ce BIEL rend les dénonciations difficiles puisque la confidentialité envers l’administration n’y est pas du tout», déplore-t-il, soulignant au passage l’engagement du maire Demers d’en confier la direction à une équipe indépendante.
Puis, sans les nommer, M. Lecompte réfère à ces deux anciens hauts-fonctionnaires, dont l’ex-DG Claude Asselin, accusés de gangstérisme aux côtés de Gilles Vaillancourt.
Demande de rétractation
Au cabinet du maire, on a réagi en rappelant que le Bureau d’intégrité et d’éthique de Laval relève du chef de police et que la loi confère à ce dernier une indépendance absolue.
«L’ensemble des enquêtes criminelles du BIEL sont menées par des officiers du Service de police qui possèdent toute l’indépendance possible face au pouvoir politique et administratif. M. Lecompte devrait réfléchir avant de mettre publiquement en doute l’intégrité du chef de police […] Les accusations sont graves. Il doit se rétracter», a déclaré le porte-parole du cabinet, François Brochu.
Rejoint par téléphone, le 16 avril, M. Lecompte a tenu à préciser qu’il n’a jamais voulu attaquer l’intégrité du chef de police, Pierre Brochet.
Cela dit, il persiste et signe, faisant valoir qu’à la lumière des informations dont il dispose, tout semblait indiquer que «le maire cherche des leviers contre ses opposants et fait donc du BIEL, de ce fait, un instrument politique». Il reprenait ainsi l’essentiel des conclusions qu’il en tirait dans un communiquer publié le 5 avril dernier.
Aucun droit de regard
Quant au comité directeur notamment formé de hauts fonctionnaires, M. Brochu explique qu’il «n’a aucun droit de regard sur le travail des policiers, qu’il travaille sur des principes et des règles, jamais sur les enquêtes criminelles».
Le mandat de ce comité se résume à implanter à la Ville les meilleures pratiques en matière d’éthique et d’intégrité, a-t-il ajouté.
Enfin, M. Brochu a donné l’assurance que «le maire n’a aucune fonction au sein du BIEL [ni] aucun lien avec ce bureau et n’y exerce aucune influence».