La Ville de Laval devient la première municipalité québécoise à s’engager à devenir un milieu de travail allié contre la violence conjugale en adoptant à l’unanimité une résolution qui vise l’élaboration d’un plan d’action afin de protéger, référer et soutenir les employées de la Ville.
«Nous déplorons maintenant six féminicides en seulement deux mois, partage Sandra El-Helou, conseillère municipale responsable des dossiers de la condition féminine à Laval. Cela démontre l’acuité du drame que vivent les femmes et leurs enfants. Laval a voulu joindre le geste à la parole en choisissant de s’engager à soutenir en milieu de travail les victimes de violence conjugale.»
La campagne de sensibilisation Milieux de travail alliés a été lancée par le Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale en 2019. Celle-ci invite les employeurs et les syndicats à créer des environnements de travail «sécuritaires et aidants» pour les victimes de violence conjugale.
«Les trois maisons d’aide et d’hébergement lavalloises, La Maison l’Esther, La Maison le Prélude et la Maison de Lina, saluent l’initiative du conseil municipal de Laval à devenir un milieu de travail allié contre la violence conjugale, soutient Julie Bruyère, coordonnatrice de la maison de Lina. Nous avons bien hâte de voir les résultats que pourra produire cette démarche au sein de l’organisation municipale. Nous espérons également que cette action de la Ville de Laval incitera d’autres milieux de travail et syndicats à faire de même!»
Violence au travail
Selon une étude menée par l’Université Western, le tiers des travailleuses canadiennes ont déclaré avoir été victimes de violence conjugale. Plus de la moitié de celles-ci ont partagé que cette violence se poursuivait au travail, alors qu’avec les nouvelles technologies, elles ne sont pas à l’abri du harcèlement sur leur lieu de travail.
En plus d’avoir des impacts importants sur les femmes qui en sont victimes, les actes de violence ont des conséquences considérables sur les organisations.
En effet, le Conference Board du Canada dévoilait que «71% des employeurs ont déjà vécu une situation où il s’avérait indispensable de protéger une victime de violence familiale».
Monétairement, les pertes subies par les employeurs canadiens du fait de la violence conjugale s’élèvent à près de 78 M$ par an. (C.R.)