L’année 2016 s’annonce chargée avec la mise en place des mesures préférentielles sur le territoire lavallois et la STL sentait le besoin d’avoir un appui au sein de son organisation pour ces projets d’envergure.
«Nicolas Girard s’amène avec un bagage d’information sur le transport collectif et un réseautage important», fait valoir David De Cotis, président du C.A.
Dans un document préparé en vue de cette embauche temporaire, on peut y lire «qu’une évaluation des besoins de l’organisation et l’établissement du profil du candidat ont été menés par la direction qui a suggéré la nomination de M. Girard à ce poste temporaire».
On indique également que le mandat de trois ans est «non-partisan» et que le salaire versé au directeur provient «des enveloppes qui lui sont dévolues», ce qui ne nécessite aucune augmentation au budget de la STL.
Liaison avec le gouvernement
Nicolas Girard sera également en charge «des relations d’affaires» de la STL, notamment avec le gouvernement du Québec, la Communauté métropolitaine de Montréal et les autres sociétés de transport, pendant les discussions entourant le projet de loi 76 sur la nouvelle gouvernance du transport en commun dans la région métropolitaine et les grands projets d’infrastructures.
Finalement, il sera appelé à faire la promotion des divers services que la STL propose à sa clientèle. «On voulait quelqu’un qui lancerait nos projets. On veut montrer aux gens que la technologie est là à la STL, que nous sommes avant-gardistes», révèle David De Cotis, citant notamment le temps réel et l’utilisation d’un autobus électrique dans son réseau.
Les conseillers indépendants en désaccord
Les conseillers indépendants à l’Hôtel de Ville ont réagi par voie de communiqué, ce matin, se montrant critiques envers l’embauche de Nicolas Girard et se questionnant sur le processus qui a mené à cette nomination.
Les relations gouvernementales de Nicolas Girard sont aussi remises en question en raison des circonstances de son départ de l’AMT. Rappelons que celui-ci a dirigé l’AMT de 2012 à août 2015 et il a été congédié par le gouvernement du Québec près d’un an avant la fin de son contrat.
Ses relations tendues avec l’ancien ministre des Transports, Robert Poëti, étaient en cause. Il a été remplacé par l’ancien PDG de Via-Rail, Paul Côté, qui dirige toujours l’agence gouvernementale.
«Le poste obtenu par M. Girard lui donne le mandat de négocier avec le même gouvernement qui l’a licencié, je ne suis pas convaincu de la justesse de cette décision», fait valoir Michel Trottier, conseiller indépendant de Fabreville.
Les conseillers indépendants entendent d’ailleurs questionner le maire sur ce dossier.
Prélude d’une nouvelle stratégie
Finalement, Jean-Claude Gobé, chef de l’opposition officielle et d’Action Laval, souligne que «c’est une nomination qui devra être le prélude d’une nouvelle stratégie d’intégration du transport en commun dans la région métropolitaine», ajoutant souhaiter une synergie entre les différentes sociétés de transport en commun.
Il mentionne que «des investissements majeurs sont à réaliser par les villes de la région» et les deux paliers de gouvernement dans ce domaine «sans oublier le prolongement de la ligne orange et le parachèvement de la route 335 en boulevard urbain. Il est temps que la STL relie les ponts».
(En collaboration avec le journal Métro)