En annonçant qu’il quitterait en novembre prochain, le maire de Laval et chef du Mouvement lavallois, Marc Demers, ne s’inquiétait ni de l’avenir de la Municipalité ni de celui du parti qu’il dirige depuis 2013.
Une de ses «grandes fiertés, probablement la plus grande» aura été de réunir «une équipe et participer à former une relève de gens aguerris et compétents, qui partagent les mêmes orientations et les mêmes valeurs», confiait-il en entrevue le 30 mars.
«Je n’ai aucune inquiétude pour ce qui est de l’avenir de la Ville», enchaînait le maire en saluant le travail de ses collègues du comité exécutif à qui il peut «déléguer de grandes responsabilités» en toute tranquillité d’esprit.
Visiblement en paix avec sa décision, M. Demers a souligné «le très bon climat de confiance et de collégialité» qui règne au sein du caucus. «Je vous dirais que les tiraillage internes, il n’y en a plus», glisse-t-il au passage en évoquant la crise qui avait ébranlé les fondations du parti en 2018.
Quant à sa succession, dont la période de mise en candidature se termine ce mercredi à midi, tout indique qu’elle donnera lieu à une véritable course entre deux membres du comité exécutif qui disent voir d’un bon œil cet exercice démocratique au sein du parti.
Décision de couple
Depuis le début de l’année, on savait incertain l’avenir politique du maire Demers en raison des ennuis de santé de sa conjointe. Le 5 janvier, l’ex-policier avait d’ailleurs réduit sensiblement ses activités afin d’être présent aux côtés de son épouse, qui subissait récemment une importante intervention chirurgicale.
La décision en fut une de couple, mentionne celui qui est à compléter sa huitième année à la mairie de Laval.
«J’ai toujours dit que la vie en politique, ce n’est pas un emploi, c’est un mode de vie. Tu es maire 24 heures par jour, 7 jours par semaine. Je suis très serein dans la décision et mon épouse aussi.»
Il en a informé les élus de son équipe, les membres du cabinet et les officiers du parti réunis virtuellement lors d’une «rencontre très émotive» sur TEAMS, le 26 mars.
Confiance et fierté
Élu une première fois en novembre 2013 au moment où la Ville était sous la tutelle du gouvernement du Québec, l’homme âgé de 69 ans est particulièrement fier d’avoir «ramené la confiance et l’ordre à Laval» tout en récupérant près de 50 M$ des sommes détournées dans la foulée de la corruption et collusion érigées en système sous le règne de Gilles Vaillancourt.
«Une grande réalisation est d’avoir ramené la fierté à plusieurs citoyens de Laval et gagner la confiance de nos employés», poursuit le maire. Ce dernier estime également «avoir fait la démonstration qu’il est possible de concilier le développement économique et la protection de l’environnement».
Fatigue
Marc Demers, qui avait reçu un diagnostic de cancer de la prostate au cours de la campagne électorale de 2017, assure que «la santé va bien» de ce côté.
Toutefois, il sent le poids des huit dernières années, le rythme de travail ayant laissé des traces, dit celui qui n’a «à peu près pas pris de vacances» depuis 2013.
«Je n’ai jamais été si peu en forme, confie-t-il. Je suis fatigué. Je ne le cache pas, ça fait partie des considérants de notre décision.»