La première assemblée municipale de 2023 a donné lieu à un départ pour le moins chaotique le 10 janvier, forçant la présidente du conseil, Cecilia Macedo, à hausser le ton comme elle ne l’avait jamais fait en 13 mois.
La séance n’était vieille que de sept minutes lorsqu’elle a dû rappeler d’abord gentiment à l’ordre le conseiller d’Action Laval dans Saint-Bruno, David De Cotis, lui signifiant que la période allouée aux «affaires nouvelles» est réservée aux sujets ne portant à aucune délibération ni discussion, alors que son intervention visait essentiellement à dénoncer «le manque de transparence» de l’administration Boyer dans la façon de présenter la hausse de taxes pour l’exercice en cours. Après quelques échanges stériles, l’élu de l’opposition s’est résigné, se rassoyant avant de revenir à la charge une quinzaine de minutes plus tard.
«Si vous ne connaissez pas les règlements, je vous inviterais à les lire, lui a suggéré une présidente excédée. En réponse à un commentaire inaudible de M. De Cotis à micro fermé, Mme Macedo a répliqué: «Ça fait 9 ans que vous êtes là, ben on dirait pas.»
Jamais deux sans trois, le leader d’Action Laval s’est levé une nouvelle fois pour aller rapidement au bout de son idée, narguant l’administration Boyer en vue du budget 2024.
Une élue fait la sourde oreille
Toujours dans le cadre des affaires nouvelles, entre deux interventions irrecevables de David De Cotis, la conseillère municipale de Saint-François, Isabelle Piché, revenait sur le récent permis délivré par la Ville pour la construction d’un poste à essence en bordure de l’avenue Marcel-Villeneuve et la saga entourant ce controversé projet. Au bout d’une soixantaine de secondes, la présidente s’est finalement interposée, en vain.
Interpellée à sept reprises bien comptées, la représentante élue d’Action Laval poursuivait son point comme si de rien n’était en ignorant totalement Mme Macedo. «… Madame Piché. Excusez-moi! C’est moi la présidente ici. Madame Piché, je vous demande de vous asseoir s’il-vous-plaît. On ne va pas commencer l’année comme ça […] Madame Piché, personne ne vous entend, là», a fini par lui lancer celle qui avait désactivé son microphone depuis un bon moment.
Réactions
Au cours de la période de questions des citoyens qui a suivi, Daniel Guilbault s’est permis ce commentaire aux membres du conseil municipal: «Ce qui vient de se passer ce soir, c’est la 2e fois que je l’observe […] Vous représentez la démocratie pour tous ceux qui vous regardent, qui vous écoutent; je pense que vous ne rendez pas service à votre cause de vous obstinez comme ça.»
Le lendemain, à la reprise de la séance ajournée mardi en fin de soirée, le maire Stéphane Boyer a déploré le «comportement de certains membres de l’opposition».
Il aurait souhaité s’adresser au chef d’Action Laval, Achille Cifelli, afin de convenir avec lui d’un «minimum de respect» quant aux règles encadrant les prochaines assemblées municipales. «Malheureusement, je constate qu’aucun membre [du parti] n’a daigné se présenter aujourd’hui.»
L’absence de M. Cifelli et ses quatre conseillers a été jugée d’autant plus «décevante» que le dernier avis de proposition à débattre à l’ordre du jour était celui du conseiller David De Cotis. Considérant qu’aucun point n’a été soulevé à la période de questions réservée aux membres du conseil, les 15 élus qui s’étaient déplacés sont aussitôt repartis.