Au cours de la dernière année, Kiana Dufour a subi deux opérations pour dysplasie de la hanche, ce qui a mis fin à sa saison de soccer. Quelques mois plus tard, elle était déjà de retour sur les terrains, et ce, au grand étonnement de son chirurgien.
Ce type de problème signifie que les os des hanches de Kiana se sont anormalement développés, ce qui peut causer des douleurs et forcer certains muscles à compenser.
«Il y a un match où je jouais et j’ai senti une sensation douloureuse au niveau de l’aine, explique la résidente de Vimont. J’avais l’impression que quelque chose était étiré. Ça ne partait pas même plusieurs semaines après.»31
La jeune athlète a rencontré des physiothérapeutes, un ostéopathe, un chiropraticien et plusieurs autres professionnels de la santé. C’est lors de la visite chez un chirurgien que le problème a été décelé.
Douleur
Les deux opérations, faites à quelques semaines d’intervalle, impliquaient de scier les os du bassin de Kiana, puis de les replacer correctement. Elle devait ensuite passer par un processus de réhabilitation qui impliquait notamment de ne pas pouvoir s’allonger dans les jours suivants, même lorsqu’elle souhaitait dormir.
«Je dormais seulement deux à trois heures par nuit, note-t-elle. Ce qui arrive, c’est qu’ils coupent l’os un peu en-dessous de la fesse, donc être assise sur ce qu’ils avaient coupé faisait vraiment mal. J’avais aussi de la misère à me lever. Tout était difficile.»
Par chance, les écoles étaient fermées en raison de la COVID-19 et les cours se faisaient à distance. N’empêche, Kiana devait tout de même se promener en béquilles, que ce soit dans la maison ou pour aller au parc avec sa sœur.
Malgré la douleur, la Lavalloise a fait tout ce qu’elle pouvait pour recommencer à marcher le plus rapidement possible et retrouver ses coéquipières sur le terrain.
L’adolescente de 15 ans a visité sa physiothérapeute deux fois par semaine, répétant les exercices qu’elle devait faire jusqu’à ce qu’elle ne ressente plus la douleur. «Comme j’arrivais à faire tout ce qu’elle me demandait, elle augmentait la cadence à chaque semaine», relate Kiana.
Retour sur les terrains
Après sept semaines, son chirurgien lui a donné le feu vert pour reprendre ses entraînements de soccer. Il était impressionné, car la réhabilitation pour ce genre d’opération devait durer au moins huit à neuf semaines.
Kiana a donc commencé à retravailler l’aspect technique avec un entraîneur personnel, puis elle a retrouvé ses coéquipières avant l’hiver. Elle estime ne pas avoir pris de retard sur le niveau de jeu et se sentait prête à jouer son premier match le 8 janvier dernier. Celui-ci a toutefois été annulé en raison d’une recrudescence de la COVID-19.
Ces prochaines années, celle qui a gagné un Prix Pierre-Marchand, remis à une personne s’étant distinguée par sa persévérance à pratiquer sa discipline malgré les épreuves de la vie, souhaite obtenir une bourse afin de rejoindre l’équipe de soccer d’une université américaine.
D’ici là, Kiana Dufour devrait entamer des études collégiales en commerce. Elle n’écarte pas non plus le métier de physiothérapeute.
«J’ai toujours eu de l’intérêt pour la physiothérapie. Même avant mes opérations, j’ai eu des blessures aux genoux et chevilles. Les physiothérapeutes m’ont beaucoup aidé, donc ça serait aussi une idée pour moi», complète-t-elle avec le sourire.