Alors qu’il venait de prévenir un jeune d’aller fumer ailleurs que dans la cage d’escalier de l’immeuble abritant son bureau de député de Vimont, Jean Rousselle a subi une violente agression par l’individu et un complice, encaissant de nombreux coups à la tête et au visage.
«J’ai interpellé ces jeunes de 17, 18 ou 19 ans sans agressivité, de raconter Jean Rousselle, qui a été policier durant 30 ans avant d’être élu député. Puis les insultes ont fusé et pendant qu’un d’eux me sautait dans le dos et me frappait à la tête, l’autre m’a cogné au visage. Puis ça frappait de tous bords tous côtés. Heureusement que mes techniques d’autodéfense, dues à ma formation policière, m’ont aidé.»
L’incident s’est déroulé autour de 14h, dans l’après-midi du lundi 28 mars. Le duo d’agresseurs a pris la fuite en courant après leur méfait.
«Depuis plusieurs semaines, j’interpelle [Geneviève Guilbault, ministre de la Sécurité publique] concernant la violence au Québec, avait déclaré Jean Rousselle deux heures après l’agression sur son compte Twitter. Aujourd’hui, j’ai été victime d’une attaque gratuite par deux jeunes hommes. Je me porte bien malgré les coups au visage que j’ai subi. Il faut agir pour protéger la population.»
Problème récurrent
Le bureau du député se trouve au quatrième étage d’un édifice du boulevard des Laurentides accueillant notamment une clinique médicale au deuxième, alors que la bibliothèque Laure-Conan utilise une bonne partie du rez-de-chaussée.
«Depuis environ un an, des jeunes prennent un ascenseur se rendant au deuxième pour ensuite aller fumer et boire dans la cage d’escalier, de souligner Anabela Monteiro, directrice du bureau de comté. Il y a des transactions et de la consommation de drogue des bouteilles d’alcool traînent. Ça sent le cannabis dans tout l’immeuble. Nous avons fait plusieurs appels à la police.»
Peu après l’agression, le Service de police de Laval a été prévenu, tout comme la Sûreté du Québec qui est responsable de la protection des députés provinciaux.
«Il y a aussi des caméras à l’avant de l’édifice qui ont possiblement capté des images des suspects, d’ajouter Mme Monteiro. C’est incroyable ce qu’il y a comme vandalisme dans cette cage d’escalier pourtant privée.»
En décembre dernier, on a d’ailleurs filmé certains de ces jeunes flâneurs en pleine action. M. Rousselle aurait d’ailleurs reconnu l’un d’eux comme étant l’un de ses agresseurs, mais cela reste à confirmer.
Prévention urgente
Triste ironie, cet événement brutal survient à peine un mois et demi après que le Courrier Laval eut fait la une avec l’exigence urgente d’un forum sur la violence armée en territoire lavallois.
«On s’inquiète beaucoup de l’augmentation des incidents de criminalité à Laval chez notre jeunesse et en général, de réagir Saul Polo, député libéral de Laval-des-Rapides et collègue de M. Rousselle. C’est très important et il faut lui accorder toute notre attention.»
«La ministre Guilbault doit investir autant de dollars en prévention qu’il y en a eu pour les armes, et je n’avais besoin de cette agression pour m’en convaincre», de confier Jean Rousselle, un brin sarcastique.
L’idée d’un tel forum serait de rassembler tous les acteurs qui existent à Laval afin de trouver une solution [à la forte hausse de violence armée] et faire de la prévention.
Le caucus libéral ne limite pas la participation au Service de police de Laval (SPL), insistant pour que soient accueillis les organismes communautaires et associations sportives, ainsi que les maisons des jeunes, travailleurs de rue et autres intervenants, notamment au niveau scolaire.
«La prévention n’est pas quelque chose qui se quantifie à court ou moyen terme, mais sur un minimum de cinq ans, rappelait alors Saul Polo. Donc, on ne peut jamais trop investir en prévention.»