«À sa mort, on a su qu’il avait vécu comme itinérant durant des années, rapporte le Lavallois, qui a déjà fait des missions humanitaires en Haïti. Il était en train de s’en sortir quand le cancer est venu le chercher.»
Ébranlé par cette nouvelle, il a rapidement mis son organisme sur pied en plus d’aller à la rencontre d’itinérants aux parcs Viger et Émilie-Gamelin et dans les ruelles montréalaises «pour jaser» et leur apporter des plats cuisinés à la maison, avec l’aide de son épouse.
«J’étais entrepreneur en maçonnerie et j’ai tout lâché pour me lancer à fond là-dedans», dit-il.
Ameublement Le Monarque
La mission de Gérard Vézina a fait son bout de chemin et au fil des semaines, des meubles lui ont été offerts pour les démunis. N’ayant pas de local, il a commencé à les entreposer chez lui.
«Il y en avait partout dans la maison, jusque dans le garage! Il fallait que je fasse quelque chose. J’en ai mis à vendre sur Kijiji et en passant sur le boulevard Sainte-Rose une journée, j’ai vu qu’il y avait un local à louer», explique-t-il en faisant référence à un petit centre commercial situé à l’angle de la 2e Avenue, là où le magasin a ouvert ses portes récemment.
Des locaux supplémentaires s’étant aussi libérés, fauteuils, électroménagers, téléviseurs, matelas, tables de chevet et autres articles divers s’entassent donc derrière différentes adresses, et Ameublement Le Monarque s’agrandira encore puisqu’un organisme quittera bientôt un local adjacent.
Si la marchandise affiche des prix, rien n’empêche Gérard Vézina d’en faire cadeau à ceux qui vivent une période difficile. «C’est un peu comme Robin des Bois! Je prends des riches et je donne aux démunis, illustre-t-il avec un grand sourire, expliquant que la Fondation et le magasin étaient des entités bien distinctes. Toutefois, 10 % des ventes reviennent à la Fondation parce que sans elle, Ameublement Le Monarque n’existerait pas.»
Nourriture
Le magasin ne se contente toutefois pas seulement de meubler une maison. À l’arrière se trouve une pièce où boîtes de conserve, jus, barres tendres, gruau, entre autres, s’entassent, des denrées données par des entreprises à la cause de Gérard Vézina. Le samedi matin, des gens se pointent sur le boulevard Sainte-Rose pour recevoir de la nourriture offerte gratuitement.
«Je ne m’attendais vraiment pas à recevoir autant de la part des gens. J’ai tellement de projets, comme acheter un motorisé et sillonner les rues pour aider ceux qui en ont besoin, ouvrir d’autres magasins un peu partout et faire des paniers de Noël que je donnerai aux riches pour qu’ils les distribuent à ceux moins bien nantis, afin qu’ils soient sensibilisés à cette réalité. Le vrai bonheur dans la vie, ce n’est pas ce que tu possèdes, mais bien ce que tu peux donner», termine-t-il.