À quelques heures du déclenchement d’une grève générale illimitée, les travailleurs de la résidence pour aînés Les Jardins de Renoir ont accepté une entente de principe pour le renouvellement de leur convention collective.
Cette entente survient après des mois de négociations et deux débrayages, l’une en décembre 2023 et l’autre à la fin janvier.
Après la dernière séquence d’une durée de sept jours, le conciliateur a contacté le syndicat afin de planifier une séance de négociations le vendredi 9 février. La direction de l’établissement, quant à elle, est demeurée silencieuse.
Le vendredi 26 janvier, environ la moitié des travailleurs de la RPA ont participé à l’assemblée générale et voté en faveur d’une grève générale illimitée à la hauteur de 97%.
«Ce qui est ressorti beaucoup dans les sept jours, c’est vraiment que les gens ont besoin de payer leur appartement, leur nourriture et tout ça, explique Véronique Girouard, présidente du Syndicat des travailleuses et travailleurs des centres d’hébergement du Grand Montréal–CSN. Au salaire minimum, on ne peut plus faire ça maintenant. Ils sont motivés. Ils sont là et ce sont vraiment eux le rapport de force. Moi, je ne peux pas demander mieux.»
En lien avec ce vote à la majorité positive écrasante, l’employeur, le Groupe COGIR Immobilier, n’a pas souhaité s’exprimer.
S’il n’avait pas d’entente satisfaisante d’ici là, le groupe de travailleurs comptait lancer la grève générale illimitée le lundi 12 février, à minuit. Or, les deux parties ont convenu d’une entente quelques heures avant l’instant fatidique.
Entente
Plusieurs des quelques 80 employé.e.s de la résidence touchaient des salaires qui dépassaient à peine le seuil du salaire minimum.
«Notre nouvelle convention collective prévoit notamment une augmentation salariale de 2,75$ l’heure sur deux ans, une bonification de toutes les primes ainsi que l’ajout d’une prime de 2$ l’heure cumulative pour chaque personne du même titre d’emploi visé quand l’employeur ne parvient pas à remplacer une ou un salarié.e absent», se réjouit la présidente syndicale qui travaille dans l’établissement depuis 10 ans, par voie de communiqué.
La convention comporte aussi des gains au niveau du régime d’épargne retraite, des congés personnels et des vacances.
«Je tiens à saluer la mobilisation des travailleuses et des travailleurs qui ont bravé le froid pendant leurs 10 jours de grève, déclare Lucie Longchamp, vice-présidente responsable des secteurs privés de la Fédération de la santé et des services sociaux–CSN, dans une communication aux médias. Ils ont su aller plus loin pour le bien de toutes et de tous. Plusieurs d’entre eux sont à l’aube de la retraite et ont fait preuve d’une grande détermination afin d’améliorer les salaires pour leurs collègues plus jeunes. Je leur lève mon chapeau.»
L’entente acceptée à 93% prendra fin le 31 mars 2025, à temps pour une nouvelle ronde de négociation coordonnée des centres d’hébergement privés (CHP) par la CSN.