La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) joint sa voix aux détracteurs du projet de règlement de la Coalition Avenir Québec (CAQ) qui prévoit de réviser les critères de fixation du loyer dans les résidences privées pour aînés (RPA).
«Ce nouveau règlement amènerait un ajout de frais pour des services qui devraient être assumés par le secteur public via les soins à domicile», indique la Fédération dans un communiqué.
Dans le projet de règlement, on peut lire que ce changement pourrait se traduire par une augmentation des revenus pour les propriétaires de RPA, mais qu’en contrepartie, cette mesure augmenterait les dépenses des résidents.
«Ce que propose la CAQ, c’est ni plus ni moins que l’appauvrissement des aîné.es, ce n’est pas acceptable, affirme Lucie Longchamps, vice-présidente de la FSSS-CSN responsable des secteurs privés, via communiqué. Cela aura des conséquences sur plusieurs d’entre eux et sur leurs familles qui devront reconsidérer leur choix et trouver d’autres lieux d’hébergement. Les RPA ne devraient avoir que le volet locatif et d’amusement pour les ainé.es qui en ont les moyens, mais la partie soins revient au réseau public et ne devrait pas être une occasion d’affaires.»
Le projet de règlement gouvernemental devrait permettre des hausses dans le coût des soins de santé offerts aux résident.es.
Pour Réjean Leclerc, président de la FSSS-CSN, «le gouvernement se déresponsabilise de devoir donner des services qui devrait être assumés par le secteur public. Ça ouvre la porte à une explosion des coûts, mais là, la facture sera refilée à ceux qui peuvent se le payer. C’est un message clair que nous envoie le gouvernement: il poursuit dans sa logique néolibérale de privatisation en ajoutant une autre pierre sur le chemin d’un système de santé à deux vitesses et tant pis pour ceux qui n’ont pas les moyens.»
La politique canadienne de la santé vise à faciliter un accès satisfaisant aux services de santé, sans obstacle d’ordre financier ou autre.
En somme, la santé est un droit et pour éviter que le secteur public reste l’enfant pauvre du système, le gouvernement devra investir rapidement dans les services de soins à domicile, surtout en considérant le vieillissement de la population.
C’est ce que martèlent les différentes recommandations à ce sujet.
Ce serait la seule manière d’assurer un accès équitable aux soins et aux services à l’ensemble de la population, incluant aux personnes vivant en RPA.
É.B./IJL