En négociations depuis plus d’un an, les enseignant.e.s représenté.e.s par la Fédération autonome de l’enseignement (FAE), incluant le Syndicat de l’enseignement de la région de Laval (SERL), ont déclenché une grève générale illimitée (GGI) ce jeudi 23 novembre.
Le secteur de l’éducation souffre à Laval. Les enseignant.e.s tombent, se découragent et démissionnent en grand nombre.
Pour André Arsenault, président du SERL, l’heure est grave et les solutions sont claires: les conditions de travail des enseignant.e.s doivent être améliorées et, par le fait même, les élèves bénéficieront de meilleures conditions d’apprentissage.
Les travailleurs en enseignement demandent un salaire équivalent à la moyenne canadienne, mais aussi, et surtout, des mesures afin de bonifier leurs conditions de travail. Ces dernières portent notamment sur la composition des classes.
«L’aide à la classe proposée par le gouvernement, c’est comme un pansement, exprime le président de syndicat. C’est comme si cela empêche de parler de la vraie solution, qui est la composition de la classe. Donner les services adéquats aux élèves handicapés et en difficulté, que ce soit un service spécialisé en classe régulière ou encore par l’ouverture de classes spécialisées.»
Augmenter les services à l’élève et ouvrir des classes spécialisées ciblées pour ceux qui ont des difficultés pour pouvoir les prendre à ratio réduit et travailler avec eux à rattraper leur retard afin qu’ils puissent revenir en classe régulière et obtenir leur diplôme, font partie des demandes évoquées par André Arsenault.
Négociations
La FAE est en négociation depuis plus d’un an avec le gouvernement en vue de renouveler sa convention collective.
Selon le syndicat lavallois, les bottines du gouvernement ne suivraient pas ses babines, surtout en ce qui à trait aux allocutions sur la place publique.
«Sur la place publique, on entendait Sonia LeBel dire c’est important, on veut régler avant les fêtes, mais en même temps, les gens sur les tables de négociation n’avaient pas de mandats pour répondre à nos demandes», s’indigne André Arsenault, président du SERL.
Le mardi 26 septembre, les membres du SERL ont voté en faveur de la GGI en assemblée générale annuelle. Le résultat: 93% des membres étaient en faveur de cette action.
«C’est un levier qu’on n’utilise pas de gaieté de cœur, précise le président du SERL. C’est parce qu’on a des grands cris de douleur dans nos écoles et que les enseignant.e.s sont vraiment à bout de souffle.»
Le 11 octobre, le comité de négociations enseignant a déposé une contre-offre qui épurait ses demandes initiales, tel que demandé par le gouvernement. Selon le représentant syndical de Laval, cela n’a pas fait évoluer les négociations.
«Est-ce que [la GGI] va durer longtemps? interroge l’enseignant en adaptation scolaire. La réponse à ça, c’est le gouvernement qui l’a. C’est à lui de répondre. Qu’est-ce que le gouvernement va faire pour répondre?»
Actions
Plus de 1000 enseignant.e.s de la région de Laval se sont inscrit.e.s à la Grande marche pour les profs et l’école publique de la FAE. L’événement a lieu ce jeudi 23 novembre.
Dès le vendredi 24 novembre, du piquetage aura lieu devant chaque établissement scolaire lavallois.
Des rassemblements seront aussi organisés au cours de la semaine suivante.
Si la grève est encore en cours au 30 novembre, un événement d’envergure dédié aux enseignant.e.s de la région aura lieu à Laval.
Rappelons que le Syndicat de l’enseignement de la région de Laval représente environ 4000 enseignant.e.s à temps plein aux niveaux préscolaire, primaire, secondaire, à la formation professionnelle ainsi qu’à l’éducation des adultes.
Au niveau collégial, les membres du Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ) du Collège Montmorency sont aussi en grève les 23 et 24 novembre.