Après les enseignants qui ont fait une grève de 48 heures, c’est au tour du personnel de soutien de débrayer, pendant trois jours consécutifs, à compter d’aujourd’hui. Le Collège est conséquemment fermé jusqu’au vendredi 21 mai inclusivement.
Plusieurs centaines d’employés occupant des postes très variés sont sur les lignes de piquetage depuis le début de la matinée.
«Malgré les sorties médiatiques du premier ministre qui dit vouloir en arriver rapidement à une entente, les représentants patronaux ne se sont pas engagés dans le mouvement et n’ont toujours pas les mandats nécessaires pour négocier de réelles améliorations, tant sur le plan des conditions de travail que sur celui des salaires», explique-t-on à la Fédération des employées et employés de services publiques (FEESP-CSN) le 18 mai par voie de communiqué.
Précarité et femmes
Plombiers, employés de l’administration, informaticiens : le président du Syndicat des employés de soutien du Collège Montmorency, Marc Meilleur, donne des exemples de postes occupés par ses membres. Il identifie la précarité des emplois, la difficulté de recruter et de retenir les bons employés comme des enjeux majeurs.
«Les demandes de la partie patronale impliquent souvent plus de souplesse, sans garanties, pour des postes déjà moins bien payés et à temps partiel.» Des mesures qui augmenteraient la précarité des emplois et qui auraient un impact disproportionné sur les femmes, indique M. Meilleur. «Autour de 75% des membres du Syndicat sont des femmes», dit-il.
Pas des «gras dur»
«Selon des chiffres de la CSN, les employés reçoivent en moyenne, bénéfices et salaires compris, 9% de moins qu’au privé, mentionne M. Meilleur. Un informaticien peut souvent y avoir deux fois son salaire. Un plombier à qui j’ai parlé tantôt me disait qu’il pouvait faire le double de son salaire dans le domaine de la construction.»
«On n’est pas dans des emplois gras dur, comme on a déjà entendu dire. On ne demande pas au gouvernement de doubler les salaires, mais bien une prime pour attirer et garder les bons employés», précise M. Meilleur.
Dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre importante, il faut favoriser l’attrait des emplois et la rétention du personnel de soutien, qui assure le fonctionnement du cégep, résume le président du syndicat.
De son côté, la directrice des ressources humaines du Collège, Isabelle Grelier, souligne la collaboration avec le syndicat dans le cadre de ce débrayage, «en tenant compte des trois priorités suivantes : minimiser les impacts auprès de nos étudiantes et nos étudiants, respecter scrupuleusement les mesures sanitaires afin de veiller à la santé et la sécurité de tous et assurer l’intégrité de nos infrastructures technologiques et physiques.»