Le géant britannique GSK a annoncé le 18 avril la conclusion d’une entente en vertu de laquelle il ferait l’acquisition de la biopharmaceutique lavalloise Bellus Santé au coût de 2,7 milliards de dollars.
Cette transaction, qui demeure soumise aux approbations réglementaires, devra être entérinée par au moins les deux tiers (66,67 ) des voix exprimées à une assemblée des actionnaires de Bellus.
C’est d’ailleurs à l’unanimité que le conseil d’administration sous la présidence du Dr Francesco Bellini a recommandé aux actionnaires de Bellus de voter en faveur de cette transaction. À 14,75 $ US par action, le prix d’acquisition convenu entre les parties était deux fois la valeur par rapport au cours de clôture de Bellus la veille de l’annonce.
Produit vedette
Au cœur de cette transaction, le camlipixant, un médicament actuellement en phase III de développement pour le traitement des patients adultes souffrant de toux chronique réfractaire (toux persistante depuis plus de huit semaines) dont il n’existe présentement aucun médicament approuvé aux États-Unis et dans l’Union européenne (UE).
On estime que 28 millions de personnes dans le monde sont atteints de toux chronique, dont plus de la moitié en souffrent depuis plus d’un an.
«Les patients souffrant de formes sévères de toux chronique réfractaire peuvent avoir plus de 900 toux par jour, ce qui entraîne des problèmes de qualité de vie. Camlipixant, un nouvel antagoniste P2X3 hautement sélectif, a le potentiel d’être le meilleur traitement de sa catégorie avec un potentiel de vente important», a indiqué le directeur commercial de GSK, Luke Miels, à propos de ce médicament dont la mise en marché est projetée en 2026.
Hautement synergique
Pour le chef de la direction de Bellus, Roberto Bellini, l’entente conclue avec GSK «valide le travail acharné et le dévouement de tous les employés de Bellus pour faire progresser le camlipixant».
À ses yeux, la biopharmaceutique anglaise est «la société idéale pour apporter rapidement le camlipixant aux millions de personnes souffrant de toux chronique réfractaire dans le monde», précisant que GSK joue un rôle de «leader de la recherche respiratoire depuis plus de cinq décennies».
À cet égard, GSK souligne l’aspect «hautement synergique» de l’acquisition de Bellus, faisant valoir ses capacités en termes de recherche et développement, mais également en matière de fabrication et de commercialisation. «Ce projet d’acquisition complète notre portefeuille de médicaments spécialisés et s’appuie sur notre expertise en thérapies respiratoires», mentionne Luke Miels par voie de communiqué.
Sous réserve des conditions habituelles, la transaction devrait être conclue au troisième trimestre de 2023 ou avant, estiment les dirigeants de GSK et Bellus.
Sous réserve des conditions habituelles, la transaction devrait être conclue au troisième trimestre de 2023 ou avant, selon les dirigeants de GSK et Bellus.
Retour en arrière
Fondateur de Bellus Santé et président du CA de cette société cotée en bourse, Dr Francesco Bellini est celui-là même qui avait cofondé en 1986 BioChem Pharma, un spin-off des labos de l’Institut Armand-Frappier qui allait devenir le plus beau joyau de l’histoire de l’industrie biotechnologique québécoise. Cette société lavalloise avait été vendue en 2001 à la pharmaceutique britannique Shire au coût de 5,9 milliards de dollars.
L’ironie du sort a voulu que Bellus Santé occupe les mêmes locaux qu’occupait BioChem jusqu’à ce que Shire la saborde en 2003.