Selon une étude réalisée par une équipe de recherche de l’Université Laval, ce sont 55% des travailleurs des petites et moyennes entreprises (PME) canadiennes qui vivraient avec au moins un enjeu de santé mentale.
Intitulée Portrait 2022 de la santé des travailleuses et travailleurs de PME au Canada, celle-ci rapporte également que près du tiers des participants souffrent d’anxiété ou de dépression dont la sévérité dépasse un seuil clinique.
En moyenne, le degré de détresse psychologique est plus faible chez les personnes qui travaillent en majorité en présentiel que chez celles étant en majorité en télétravail.
Cette dernière a été réalisée par Simon Coulombe, professeur agrégé au Département des relations industrielles, Marie-France de Lafontaine, doctorante en psychologie et Carol-Anne Gauthier coordonnatrice de la Chaire de recherche Relief en santé mentale, autogestion et travail ainsi que chargée de cours.
Ils proviennent tous de l’Université Laval.
«Les PME sont un pilier important de l’emploi au Canada, mais la santé mentale et les défis particuliers auxquels font face leurs travailleurs sont très peu documentés scientifiquement, précise M. Coulombe, qui est également titulaire de la Chaire de recherche. Notre étude pancanadienne chercher à combler cette lacune.»
Dans ce cas-ci, la santé mentale ne se définit pas seulement par l’absence de difficultés, mais elle inclut aussi la présence d’épanouissement et de bien-être dans la vie et au travail.
Données et recommandations
Bien que 27% des répondants disent être épanouis, environ 22% disent plutôt vivre de l’épuisement professionnel au-delà d’un seuil clinique.
De plus, deux personnes sur cinq évaluent que le dévoilement de difficultés de santé mentale au travail pourrait mener à un traitement différent de la part de leur gestionnaire.
Quelque 52% des travailleurs estiment que la santé psychologique n’est pas priorisée de façon adéquate dans la PME qui les emploie.
«À la lumière de ces résultats, nous formulons une série de recommandations, notamment que les PME s’engagent plus clairement à favoriser la santé mentale de leurs employés, qu’elles augmentent leurs gestes de reconnaissance, renforcent les formations en santé mentale auprès des gestionnaires et fassent connaître différentes stratégies d’autogestion de la santé mentale», exprime Simon Coulombe.
L’étude est basée sur une enquête par questionnaire en ligne réalisée en février 2022 auprès de 2500 travailleurs de PME. (J.B.)