Accompagnées par les instigateurs du projet, Mario Cantin et Mario Bilodeau, les équipes composées de 4 aventuriers devaient parcourir une distance de 35 kilomètres en 3 jours et dormir 2 nuits sur la surface glacée, évidemment dans des tentes.
Une vingtaine de jeunes atteints du cancer pourront donc participer à une aventure thérapeutique puisque les participants ont amassé 55 000 $ pour la Fondation Sur la pointe des pieds.
«C’est exceptionnel! Nous avons largement dépassé notre objectif de 30 000 $. Tout cela, on le fait pour les jeunes. Cet argent transformera la vie de ces jeunes et de leur famille», avoue Mario Cantin.
«Ce n’était pas froid, c’était la plus «frette» des sept expéditions. Nous avons eu un – 40 degrés Celsius, mais les participants s’en sont généralement bien sortis. L’entraide et le travail d’équipe ont fait partie des valeurs véhiculées par chacun», ajoute-t-il.
Témoignages
La marche se tenait entre 9h et 16h. En soirée, ils ont assisté à des conférences de la Fondation Sur la pointe des pieds. «Les témoignages étaient extraordinaires. On s’aperçoit que nos problèmes deviennent marginaux comparativement à ceux qui se battent tous les jours pour vaincre le cancer. Ça m’a donné de l’énergie pour terminer la course», confie Marie-Ève Coutu.
«Les témoignages étaient émouvants. On nous encourageait à changer quelque chose dans notre vie. Moi, j’ai décidé de perdre une quinzaine de livres. Je suis motivée et j’en suis déjà à une perte de huit livres», raconte Marise Savard.
Dur physiquement
Marie-Ève Coutu, 33 ans, qui a eu une reconstruction de la hanche il y a quelques années, a trouvé le parcours éprouvant. «Il y avait beaucoup de neige qui faisait des vagues avec de petits monticules. L’instabilité du sol compliquait le transport de mon traîneau. Ce fut un effort physique incroyable», spécifie Marie-Ève, qui aimerait bien répéter l’aventure l’an prochain.
Dépassement de soi
Marie-Ève, ralentie par des douleurs vives au dos, sentait qu’on allait peut-être la forcer à l’abandon. «Je ne voulais pas arrêter là. Je voulais compléter le parcours. J’ai d’ailleurs marché lentement les derniers kilomètres. Je voulais moi aussi être aussi courageuse que ces personnes atteintes du cancer.»
Défi intérieur
Pour sa part, Mme Savard considère que tout le monde devrait vivre cette expérience une fois dans sa vie. «C’est beaucoup plus qu’un défi physique, c’est aussi un défi intérieur qui nous permet de faire une pause et de réfléchir à nos vies. C’est un moment d’introspection», affirme la femme de 43 ans.
Celle qui joue au hockey deux fois par semaine et qui se considère en bonne condition physique croyait que le parcours aurait été plus facile.
Malgré les conditions difficiles, Mme Savard n’a jamais pensé abandonner. «Même si je n’étais plus capable dans les derniers 500 mètres, je me suis référée à un accouchement. Oui, c’est douloureux, mais combien stimulant et énergisant lorsque le travail est complété», stipule-t-elle.
La représentante de l’équipe lavalloise a apprécié son expérience, mais aussi l’entraide qui régnait. «J’ai pu compter sur un bon Samaritain qui a transporté mon traîneau dans le dernier droit. Ça m’a permis de terminer les trois derniers kilomètres. Même si j’étais épuisée, une vague de fierté m’a envahie à l’arrivée. C’est un accomplissement incroyable!» poursuit-elle.
Marise et Marie-Ève recommandent à tous l’expérience du Double défi des deux Mario. Les équipes lavalloises étaient complétées par Marie-Andrée Bois, Marie-Pierre Letellier-Fleury, Sylvie Fraser, Alan Maignan, Rachid Serghini, Peter Halabi et Mario Cantin.