Le président de Co-Op Taxi Laval rappelle que les chauffeurs doivent débourser 200 000 $ pour leur permis, avant même de faire un seul sou. Ils doivent défrayer près de 1800 $ pour une formation obligatoire. Ils doivent se plier à six inspections (deux en mécanique, deux pour le taxi-mètre et deux visuels) par année qui coûtent 250 $, et c’est sans compter le temps qu’ils prennent pour les inspections.
Évasion fiscale?
La loi oblige tous les chauffeurs de taxi du Québec à s’inscrire aux fichiers de la TPS et de la TVQ, et ce, peu importe leurs revenus. Ils doivent payer et déclarer leurs revenus sur une base mensuelle ou trimestrielle.
Les chauffeurs d’UberX n’ont pas de permis de taxi et la compagnie Uber n’exige pas qu’ils soient inscrits aux fichiers des taxes. L’entreprise ne facture pas à ses clients d’UberX les taxes comme la TPS et la TVQ.
«C’est deux poids, deux mesures. C’est injuste», fustige Georges Tannous.
Injonction et perquisition
Une vingtaine d’enquêteurs se sont présentés au siège social d’Uber Canada, à Montréal, et y ont saisi différents documents, le 14 mai. Revenu Québec s’intéresse à des taxes (TPS et TVQ) qui ne seraient pas facturées auprès des clients d’UberX.
Uber s’est adressée à la Cour supérieure, le 23 mai, pour obtenir une injonction visant à empêcher que soient rendus publics les documents saisis par Revenu Québec.
«Ce n’est pas une grande surprise qu’Uber demande une injonction. Elle essaie de gagner du temps», pense M. Tannous.
Tarification
Le président affirme que les chauffeurs doivent tous avoir un taxi-mètre scellé, sous peine de perdre leur permis de taxi de 200 000 $. «Ce n’est pas nous qui décidons de la tarification, mais la Commission des transports du Québec», jure le directeur général de Co-Op Taxi Laval, Normand Cormier. «L’absence de tarif fixe de UberX n’avantage pas les clients. Ces tarifs variables peuvent causer des conflits entre le chauffeur et le passager.»
Toujours selon M. Cormier, il existe plusieurs modes de paiement pour ses clients, contrairement à UberX.
Code d’éthique
La Co-Op Taxi Laval a un comité de discipline formé de cinq personnes neutres et un code d’éthique. «Ce code établit un système d’amendes, de suspensions, de points d’inaptitude et d’exclusion», précise M. Tannous.
«Le comité de discipline protège les chauffeurs et les clients. Ces cinq personnes étudient les plaintes», enchaîne-t-il.
Inspection des véhicules
Une inspection des véhicules pour la propreté est exigée au début du printemps. «Le véhicule ne doit pas avoir de calcium. Le chauffeur en faute devra payer une amende», mentionne Georges Tannous.
«Ça va même plus loin. Un véhicule qui manquerait un enjoliveur de roue serait réprimandé. C’est important, car c’est l’image du taxi qui est véhiculée», ajoute M. Cormier.
La Co-Op compte six inspecteurs sur la route qui surveillent l’état de la flotte de 212 véhicules.
Patte blanche
Enfin, les chauffeurs de taxi doivent se soumettre à une vérification des antécédents judiciaires tous les deux ans lors du renouvellement de leur permis, afin de pouvoir pratiquer leur métier.
Encore une fois, les services UberX ne sont pas concernés par les nouvelles mesures, car ils opèrent différemment.