Shae La Roche prévoyait prendre sa retraite du water-polo au terme des Jeux olympiques de Tokyo. Son appréciation de l’expérience l’a toutefois incitée à poursuivre sa carrière pendant trois années supplémentaires dans l’objectif de ramener une médaille à la maison.
«Finir septième aux Jeux, ce n’était pas assez, soutient celle qui habite Auteuil. Nous sommes encore une très bonne équipe. Nous avons perdu seulement deux joueuses depuis l’année passée, donc je crois qu’on peut gagner une médaille dans trois ans.»
Pour ce faire, la Lavalloise demeurera dans la région au cours des deux prochaines années plutôt que de se joindre à un club professionnel en Europe. Elle souhaite passer un maximum de temps avec l’équipe nationale qui s’entraîne à Montréal.
«Nous avons beaucoup d’entraînements et de déplacements, donc je vais rester à la maison, poursuit-elle. Pour l’année olympique, tout le monde se rejoindra ici pour travailler ensemble. Nous allons voyager en équipe, ce que nous n’avions pas pu faire pour Tokyo à cause de la COVID-19.»
Elle soutient d’ailleurs que cette expérience était toute particulière en raison du contexte sanitaire.
«Nous avons voyagé pendant trois mois, explique l’athlète de 29 ans. Nous sommes parties dans une bulle en passant par la Californie, Grèce, Hongrie et le Japon. C’était beaucoup de tests à chaque fois qu’on s’entraînait avec une autre équipe. À notre arrivée à Tokyo, nous parlions avec des personnes de d’autres sports pour une première fois. C’était le fun même si on n’a pas eu la chance d’aller voir les autres épreuves.»
Parcours
La Roche a grandi à Winnipeg, au Manitoba. Jeune, elle pratiquait plusieurs sports à l’école et sa mère l’a inscrite au water-polo à 14 ans même si cela ne l’intéressait pas. Elle est toutefois tombée en amour avec ce sport dès sa deuxième séance.
«J’ai commencé plutôt tard, puisque les autres filles pratiquaient le water-polo depuis l’âge de 7 ou 8 ans, précise la principale intéressée. J’ai ensuite été choisie sur l’équipe nationale junior quand j’avais 15 ans, puis j’ai obtenu une bourse en water-polo de l’Université de l’Indiana.»
Déjà, elle savait que son cheminement la mènerait éventuellement vers Montréal, mais elle ne pouvait se douter qu’elle lorgnerait la région lavalloise.
«Il n’y a pas assez de joueuses [au Canada] pour faire des ligues professionnelles, donc je jouais avec des gars quand je m’entraînais ici. C’est comme ça que j’ai rencontré mon mari, en jouant au water-polo. Comme il est aussi pompier à Laval, nous sommes maintenant établis ici depuis quatre ans.»
Championnat italien
Ces deux dernières années, Shae La Roche a aussi tenté sa chance du côté de l’Europe pour s’entraîner avec d’autres professionnelles. Elle a rejoint le club SIS Rome qui évolue dans la première division italienne de water-polo.
«La première année était avant la COVID-19, note-t-elle. J’ai aimé mon expérience, donc j’y suis retournée. Il y a beaucoup de matchs. On affronte chaque équipe deux fois, en plus des finales et des coupes. Beaucoup de joueuses de l’équipe canadienne jouent là-bas pendant l’année, puis rejoignent l’équipe nationale à l’été.»
Elle a notamment remporté la Coupe d’Italie 2021-2022 avec son équipe grâce à une victoire de 6 à 4 contre le CS Plebiscito Padova.
«C’était une expérience émotive [pour finir mon parcours professionnel], concède-t-elle. Nous avons gagné dans notre piscine à Rome, c’était fou. Ça ressemblait à une ambiance de championnat du monde avec beaucoup de fans sur place.»