Le procès d’Alexandra Gagné-Faucher, accusée d’avoir happé mortellement un homme avec sa voiture sur la voie de service de la 15 puis de s’être enfuie sans lui porter secours, s’est poursuivi pour une deuxième journée, vendredi le 24 mai, au palais de justice de Laval.
Âgée de 29 ans au moment des faits survenus en septembre 2022, Alexandra Gagné-Faucher conduisait une Hyundai Accent grise sur la voie de service de la 15 Nord à la hauteur du boulevard du Souvenir, lorsqu’est survenu un accrochage avec une autre voiture. Le conducteur en est sorti pour constater les dommages, et l’accusée aurait alors foncé sur lui avec son véhicule avant de prendre la fuite.
La victime Stéphane Taillon, 53 ans, est décédée de ses blessures dans les heures suivantes. Retrouvée cinq jours plus tard, Alexandra Gagné-Faucher a été accusée d’homicide involontaire, de conduite dangereuse ayant causé la mort et de délit de fuite mortel.
Des policiers sont venus témoigner devant le jury avoir passé au peigne fin plusieurs caméras de surveillance routière pour retrouver la voiture et sa conductrice, dont plusieurs témoins avaient donné le signalement. C’est finalement dans une rue résidentielle de Montréal qu’ils ont retrouvé le véhicule, reconnaissable aux taches de rouille semblables à celles qu’ils avaient aperçues sur les caméras de surveillance.
«Je me suis attardé au pare-chocs et j’ai vu qu’il y avait des collants neufs collés dessus, exactement aux endroits où on avait remarqué les dommages sur les caméras de surveillance. Quel hasard, que les collants aient été apposés exactement aux mêmes endroits», a déclaré le sergent Maxime Dumouchel, qui a également découvert un cendrier plein de mégots dans la voiture, un détail corroborant les renseignements qu’ils avaient sur la conductrice.
La mère de l’accusée est ensuite venue témoigner que sa fille lui avait emprunté sa voiture Hyundai Accent grise, quelques jours avant l’accident survenu sur la 15, dont elle avait entendu parler aux nouvelles, et pour lequel la conductrice était recherchée. «Rien que dans ma rue il y a trois voitures comme la mienne, alors au début je me suis dit que ça ne pouvait pas être ma voiture. Puis j’ai enregistré le reportage, où il montrait la voiture et décrivait la fille qui conduisait, et je l’ai envoyé à ma fille. Elle m’a répondu que j’étais folle», a t-elle raconté.
Alexandra Gagné-Faucher lui a plus tard rapporté la voiture dans un meilleur état que le jour où elle l’avait empruntée, a poursuivi sa mère à la barre des témoins. «Elle avait lavé la voiture et enlevé une vieille bosse qu’il y avait sur le «bumper». Elle m’a dit qu’avec de l’eau chaude on pouvait enlever les bosses. Elle avait aussi collé des collants sur la voiture, des collants «pattes de chats» que son chum ne voulait pas avoir sur son camion.»
Le véhicule recherché étant enregistré au nom de la mère de l’accusée, les policiers sont d’abord allés perquisitionner chez elle dans la nuit du 19 au 20 septembre 2022, a aussi rapporté un policier au tribunal.
Le procès d’Alexandra Gagné-Faucher se poursuivra dans les prochains jours au palais de justice de Laval.
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