Crevasses, accumulations d’eau et de poussière, déchets végétaux, coupe d’arbre, plaintes sans réponses: les utilisateurs du sentier du domaine Renaud sont exaspérés par son entretien déficient.
Au bout de la rue McNamara, longeant la rue Cunard, du boulevard industriel au boulevard le Corbusier, se trouve le boisé et le sentier du Domaine Renaud qui s’étendent sur 2,3 km.
Créé au début des années 2000, le sentier a fait l’objet de plusieurs projets, mais ses utilisateurs se retrouvent depuis à faire des plaintes à chaque nouveau problème.
Sentier périlleux
L’été dernier, René Houde un habitué de la place, s’est engagé rapidement dans une descente du sentier sur son vélo.
Sa roue a dérapé sur un sillon, résultat: perte de contrôle, chute et fracture d’une vertèbre. M. Houde n’est pas le seul à trouver le terrain dangereux. Une dizaine de citoyens se sont déplacés pour rencontrer le Courrier Laval et dénoncer les conditions exécrables du sentier.
Le chemin, qui se trouve en dessous des lignes d’Hydro-Québec, est fait de poussière de roche. Avec le temps, une bonne partie du terrain s’est affaissé rendant celui-ci vulnérable à l’accumulation d’eau.
En plus des cyclistes et marcheurs, plusieurs véhicules d’Hydro-Québec et de la Ville passent sur le sentier pour de l’entretien, créant des crevasses et sillons qui retiennent l’eau après les pluies. En saison froide, le tout gèle et par temps plus chaud, les bottes de pluie sont de mise.
Les cyclistes et marcheurs soulignent qu’ils doivent faire très attention là où ils doivent poser les pied ou les roues, afin d’éviter les chutes.
Le sentier attire un grand nombre de personnes, dont de nombreux piétons âgés.
Incompréhension
Selon Pierre Gaudette, un des usagers qui a multiplié les plaintes et qui habitait déjà le quartier avant même la création du sentier, la condition de celui-ci s’est détériorée au moment de l’entrée en poste de l’administration Demers.
Avant, le sentier était beaucoup plus propre et régulièrement râclé avec la de machinerie adéquate; les problèmes étaient réglés rapidement, soutient M. Gaudette, avant d’affirmer qu’il suffisait d’un simple coup de téléphone au bureau du conseiller municipal pour que des changements soient faits.
Aujourd’hui, la conseillère du district de Renaud, Seta Topouzian, est plus difficile à rejoindre, selon plusieurs usagers.
Ceux-ci font régulièrement des signalements au 311 sans nécessairement que leur demande ne soit traitée comme ils le souhaiteraient.
Depuis 2015, M. Gaudette affirme avoir fait plusieurs plaintes. Or, sur le terrain, le marcheur ne remarque aucun changement. L’été dernier, le terrain a été renivelé. M. Gaudette affirme que seulement quelques pelletées de poussière de roche ont été ajoutées à trois endroits alors que tout le sentier mériterait d’être entretenu.
Dans un échange avec la conseillère Topouzian, M. Gaudette a reçu l’information à l’effet que le sentier serait renivelé au mois de juillet cette année. Ce qui est trop tard, selon le marcheur.
Dans une communication avec le Courrier Laval, la conseillère indique plutôt que le nivelage du sentier sera refait en juin.
Rôle d’Hydro-Québec
En plus du chemin crevassé, le sentier est entouré de résidus organiques. Hydro-Québec a la responsabilité d’une partie du terrain, ce qui crée une certaine confusion.
Hydro-Québec a procédé à des coupes étendues d’arbustes qui jonchent toujours les bas-côtés du sentier. Des utilisateurs notent qu’il y avait une belle végétation avant; végétation maintenant recouverte par d’innombrables tas d’arbustes coupés.
Après vérification, M. Gaudette expose que les types d’arbustes coupés n’étaient pas tous incompatibles à la croissance en dessous des fils électriques et qu’ils ont par le fait même été coupés inutilement, selon lui.
Même chose à l’intérieur du boisé où des arbres abattus, tas de feuilles et amoncellements de poussière de roche restent échoués pendant des semaines avant d’être ramassés.
L’agrile du frêne a aussi amené de vastes coupes d’arbres comme en témoignent les nombreuses souches dans le boisé. M. Gaudette demeure toutefois persuadé que des arbres ont été coupés inutilement et soutient que le reboisement promis après les coupes n’a pas été fait.
Des utilisateurs ont aussi fait part de leur mécontentement par rapport aux déchets qui parsèment les lieux. Selon M. Gaudette, l’emplacement d’une poubelle cachée derrière un buisson à plusieurs mètres du banc pourrait expliquer que des déchets soient jetés au sol.
Réponse municipale
Seta Topouzian assure que « des entretiens ponctuels ont lieu sur le sentier en cours d’année afin d’assurer qu’il n’y ait pas de risque pour la sécurité des citoyens».
Néanmoins, les usagers ne sont pas d’accord et trouvent le sentier souvent impraticable. La conseillère de Renaud soutient toutefois que «les utilisateurs se doivent de demeurer vigilants» à cause de la composition du sentier en poussière de roche.
«Nos équipes sont continuellement aux aguets pour s’assurer qu’il est possible d’emprunter le sentier sans embûche», ajoute-t-elle.
Devant l’entretien qu’ils jugent minimal, certains usagers évoquent finalement la possibilité de faire asphalter le sentier.