Pour contrer ce qu’il qualifie de «pire crise du logement de l’histoire», le Parti libéral propose trois nouvelles mesures visant à «augmenter rapidement les mises en chantier» au Québec.
L’exemption de la taxe de vente provinciale (TVQ) sur les matériaux pour les nouvelles constructions en est une. Cette mesure fiscale fait suite à la proposition libérale précédente – rejetée par le ministre des Finances, Eric Girard – d’abolir la TVQ pour la construction de nouveaux logements locatifs.
Porte-parole de l’opposition officielle en matière d’habitation, la députée de Mille-Îles, Virginie Dufour, suggère également de prévoir une enveloppe de 200 M$ pour inciter les Municipalités à réduire les délais de traitement de demandes de permis de construction. «Une Ville qui atteindrait ses objectifs de réduction recevrait un bonus financier applicable sur ses infrastructures», fait valoir Mme Dufour dans un communiqué publié le 9 février.
La parlementaire rappelle par ailleurs au gouvernement et à Hydro-Québec que «la priorité en énergie est de brancher tous les Québécois(e)s afin qu’ils puissent avoir un toit au-dessus de la tête», plaidant du coup pour qu’on priorise «les branchements des projet domiciliaires».
Rendez-vous manqué
À la fin de l’étude détaillée du projet de loi 31 en matière d’habitation, le 6 février dernier, la députée lavalloise et ex-conseillère municipale de Sainte-Rose avait déploré «l’absence de réelles solutions à la crise» alors que cette pièce législative aurait dû, selon elle, contenir «des mesures fiscales structurantes pour relancer la construction résidentielle».
Vu «l’ampleur» de la pénurie de logements, ce projet de loi était «une belle occasion» pour rétablir l’équilibre entre les droits des locataires et ceux des propriétaires, soulignait Virginie Dufour, évoquant un rendez-vous manqué. «Le projet de loi brouillon de la CAQ n’a rien réglé. Pire, il réduit les droits des locataires et la protection des aînés, en modifiant la cession de bail et en permettant toujours les évictions pour faire de l’hébergement touristique de courte durée», affirmait celle qui, six jours plus tôt, lançait un cri d’alarme au regard de la flambée des loyers et des taux d’occupation au Québec.
Mme Dufour réagissait alors à la publication du Rapport sur le marché locatif de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) qui révélait, le 31 janvier, un taux d’inoccupation de 1,3 % à l’échelle du Québec – un sommet en 20 ans – et une hausse moyenne des loyers de 7,35 % en 2023, excédant de 2,7 points le taux d’inflation pour la même période.
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