«Si nous dénoncions 2800 pertes d’emplois, nous prenons maintenant acte que le gouvernement nous emmène plutôt vers 5000 emplois en planifiant de couper 320 M$ dans les services de garde éducatifs au lieu des 120 M$ annoncés. C’est ce que nous avons fait comme analyse», a dénoncé par voie de communiqué Louis Senécal, président-directeur général de l’Association Québécoise des CPE.
Pour sa part, Jean-Pierre Germain, directeur général du CPE Youpi à Laval et membre de l’Association Québécoise des CPE (AQCPE), ne peut quantifier le nombre d’emplois qui sera perdu sur le territoire lavallois. Toutefois, il insiste pour dire que la qualité des services sera touchée et que ces coupes seront trois fois plus élevées.
Laval compte une quarantaine de CPE et autant de garderies sur son territoire.
«Au CPE Youpi, nous devrons couper 36 heures. C’est énorme. Nous ne sommes pas inquiets, nous nous sentons floués. Nous sommes en colère. Ce sont les emplois de 20 à 25 % du personnel en service de garde qui sont menacés», a soutenu M. Germain.
«Non seulement nous allons perdre tous ces emplois, mais nous ne sommes pas capables de suivre ce que le gouvernement nous propose», a-t-il enchaîné.
Arrêt des négos
Les CPE ont d’ailleurs rompu toutes les négociations avec le gouvernement, le 26 novembre dernier.
Toujours selon M. Germain la réforme prévoit de réduire d’environ 16 % les heures de travail que le gouvernement subventionne après une analyse des chiffres du Ministère par l’AQCPE.
«On a appris que le ministère de la Famille souhaite revoir le financement du système de garderies en ayant pour référence la « moyenne du tiers performant », c’est-à-dire financer les centres de la petite enfance (CPE) et les garderies privées en ayant pour modèle ceux qui coûtent le moins cher à l’État. Des mises à pied sont inévitables», a-t-il insisté.
Ratio
À l’heure actuelle, le rapport entre le nombre d’heures de travail des éducatrices et des aides-éducatrices et le nombre de jours d’occupation est en moyenne de 1,16 dans les CPE de la région de Laval, selon ce qu’a présenté le Ministère aux associations. Québec veut ramener ce rapport à 1.
«Ça nous donne une moyenne de 36 heures par semaine pour une éducatrice. Si on le ramène à 1, il y a une perte de 4 heures par semaine par éducatrice», a-t-il conclu.
Autre son de cloche
La ministre de la Famille, Francine Charbonneau, a donné un autre son de cloche à l’Assemblée nationale, le 27 novembre, en déclarant: «Aucune éducatrice ne va perdre son emploi.»
Il en coûte 7,30 $ par jour pour un enfant en CPE.
Quels sont les ratios?
Chez les poupons (moins de 18 mois): 1 éducatrice pour 5 enfants
Chez les 18-47 mois: 1 éducatrice pour 8 enfants
Chez les 4 ans: 1 éducatrice pour 10 enfants