«Notre premier souhait est d’inculquer et de faire comprendre aux maires africains l’importance de la décentralisation», a confié le vice-président chargé de l’Afrique au Centre d’initiatives canadiennes basé au Cameroun, Jules Kuat. Selon lui, les maires doivent saisir qu’ils sont des acteurs d’influence en matière de développement économique de l’Afrique.
Pour la présidente de la Table-Montréal-Afrique, la princesse Juliette Biakeu, un des enjeux du forum et de la Table est de faire du Canada un partenaire privilégié en faveur du développement de l’Afrique. «Le fait d’avoir choisi le Canada n’est pas arbitraire, a assuré M. Kuat. Nous l’avons choisi, car c’est un des premiers pays à ne pas s’ingérer dans les politiques étrangères et à avoir une assistance réelle.» Il a également ajouté que les appuis recherchés par la Table ne sont pas tant d’ordre politique qu’économique, afin d’assurer un développement certain sur le continent africain.
Enjeux communs
Premier discours tenu lors de l’ouverture du forum mercredi matin, le maire Gilles Vaillancourt a tenu à souligner les similitudes reliant les villes des quatre coins du globe, avant d’inviter la délégation africaine à profiter de son séjour sur l’île Jésus pour faire un saut (pourquoi pas!) au Carrefour Laval et au Centre des nouvelles technologies.
«Il est vrai que les maires du monde entier font face aux mêmes enjeux souvent tous liés au développement», a confié le maire, ajoutant que toute société à le pouvoir d’être créative, «en autant qu’elle soit bien organisée.» Avant de quitter le micro, et du même coup l’enceinte de l’hôtel, le maire a également promis d’envoyer aux maires africains des billets gratuits pour le métro, officiellement inauguré à la fin avril 2007.
Suivant de près l’allocution du maire, le Haut commissaire du Cameroun au Canada, Mbeng Martin Agbor, a affirmé que des actions concrètes devaient être prises pour assurer une meilleure autonomie à l’Afrique. «À l’ère de la décentralisation, il faut amener le continent africain à s’approprier le savoir-faire canadien», a clamé M. Martin.
Goutte d’eau dans l’océan?
Inauguré en 2003, avec la collaboration de l’ancien maire de la Ville de Montréal, Pierre Bourque, la Table-Montréal-Afrique en est à son troisième forum qui, pour une première fois, invite des maires africains.
Pour la princesse Juliette Biakeu, les actions entreprises grâce à la table sont loin de n’être qu’une goutte d’eau dans l’océan. Depuis le premier forum de 2004, tenu à Montréal avec plusieurs hommes et femmes d’affaires du pays, Mme Biakeu affirme que plusieurs partenariats ont été créés avec des entreprises canadiennes, dont certaines, comme la firme d’ingénierie DESSAU International, ont implanté une branche de leur boîte en Afrique. Avant cette année, le dernier forum de la Table avait eu lieu au Cameroun en 2006.
Pour M. Kuat la fin du forum de 2008 laissera place à une étroite collaboration avec les maires africains, dont les actions seront observées et analysées pendant les cinq prochaines années de leur mandat. «Dans cinq ans, nous allons évaluer les aboutissants des actions entreprises et s’il y a eu des problèmes nous tenterons de trouver la source et d’effectuer des changements pour les prochains mandats», a expliqué M. Kuat.
Le forum laissera place à une quinzaine de conférences abordant notamment les thèmes du développement économique, de la promotion de l’entrepreneuriat, de l’éco-citoyenneté, des technologies de l’information et du modèle de Laval Technopole.
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