Après avoir survécu à la pandémie de justesse, la troupe Fantasia, qui est l’une des plus vieilles troupes culturelles de Laval, a été forcée de changer sa formule d’acquisition de talent afin d’assurer sa pérennité.
«La pandémie a été extrêmement difficile pour nous, se remémore Rosange Bélanger, la directrice artistique de la troupe. Les deux confinements et les mesures sanitaires nous ont empêchés de répéter et pour cela, nous avons annulé le spectacle de fin d’année deux ans de suite. Ceci nous a fait perdre la majorité de nos membres.»
La direction a tenté tant bien que mal de garder la motivation de ses membres avec des petits projets en ligne. Toutefois, il était toujours difficile d’empêcher le départ de ces derniers.
«On a fait des pratiques en ligne, mais on ne peut pas chanter en ligne, mentionne la directrice générale. On a donc fait un peu de cours de diction, mais vient un temps où cela devient répétitif. Malgré les petits projets, les gens savaient très bien qu’il n’y aurait pas de spectacle. Ils se sont donc mis à se désinscrire peu à peu ou en prenant le tout moins au sérieux.»
Avec ce manque d’intérêt, l’équipe a été contrainte de changer de pièce de théâtre puisque les artistes assidus et motivés étaient fatigués de pratiquer les mêmes chansons.
Ainsi, la troupe s’est retrouvée avec deux niveaux de membres, soit les novices qui ne dédiaient pas assez de temps aux répétitions et les anciens qui gardaient encore espoir.
Se réinventer
Afin de continuer la troupe, les têtes dirigeantes ont trouvé une nouvelle formule plus sérieuse.
Ayant remarqué que les passionnés n’embarquaient plus par le manque de sérieux des nouveaux arrivants de la troupe, Rosange Bélanger et ses collègues se sont inspirés des apprentissages des répétitions en ligne.
L’autonomie des gens est davantage mise de l’avant. Donc, les répétitions hebdomadaires sont devenues bihebdomadaires, soit un vendredi et un samedi sur deux. Les pratiques de pupitre, qui séparent les femmes des hommes, ont également été retirées pour ne pratiquer qu’en chœur.
«On élève le niveau de la troupe afin de pouvoir présenter un spectacle en juin 2023, souligne Rosange Bélanger, également membre de la troupe. Les anciens sont deux fois plus contents et l’on a tous hâte de revenir à l’automne. Grâce à cette nouvelle façon de procéder, on a plus d’inscriptions qu’à l’habitude parce que ceux qui étaient partis ont maintenant l’envie de revenir.»
Précisons que la troupe était ouverte à tous, sans exception, et les rôles étaient imposés par la direction artistique. Dorénavant, les membres se font proposer une gamme de rôles qui pourraient leur convenir, selon leur profil, et font leur choix.
En outre, les novices ont passé des auditions de 45 minutes afin de voir si ces derniers s’intègrent bien au groupe de niveau intermédiaire.
Postes à pourvoir
Bien que tous les rôles de filles soient attribués, ce qui est du jamais vu depuis les cinq dernières années, il demeure que quatre rôles de garçon sont encore à combler.
Également, il est urgent de trouver un metteur en scène pour diriger les ateliers de théâtre.
«Plus tard dans l’année, on va être à la recherche de costumières, accessoiristes et décorateurs, de conclure Rosange Bélanger. Ce sont tous des bénévoles qui vont se joindre à nous parce qu’on est un organisme à but non lucratif. Malheureusement, le milieu du bénévolat est très touché. J’ai l’impression que plus personne n’a de temps à offrir.»