Alors qu’une trentaine de Municipalités dont Québec et Sherbrooke ont déjà adopté un règlement interdisant la consommation de cannabis dans les lieux publics, Laval est à «analyser le bien-fondé de la mise en place d’une réglementation municipale».
C’est donc dire qu’à compter du 17 octobre, date marquant la légalisation de la marijuana au pays, il sera permis de fumer librement un joint partout où l’usage de la cigarette est autorisé à Laval, à quelques exceptions près.
«Étant donné que l’administration est déjà en train de travailler sur le dossier, je vais retirer ma proposition», a annoncé le proposeur et conseiller de l’Équipe Marc Demers, Yannick Langlois, peu après 23h de la séance du conseil du 2 octobre.
Son avis de proposition, déposé le mois dernier, était à l’effet de mandater la Direction générale d’évaluer la pertinence d’une réglementation encadrant la loi 157 – adoptée en juin par l’Assemblée nationale – et, le cas échéant, de rédiger un projet de règlement en lien avec la production, distribution et consommation de cannabis sur le territoire de l’île Jésus.
Considérant la procédure d’adoption d’un règlement et le temps nécessaire aux études, analyses et à la rédaction de celui-ci, il y a fort à parier que si la Ville décidait d’aller de l’avant, un tel règlement n’entrerait pas en vigueur avant 2019.
Pas d’urgence
Porte-parole du cabinet du maire, Valérie Sauvé indique qu’il n’y a pas d’urgence, puisque que le nouveau gouvernement a déjà fait valoir qu’il entendait interdire la consommation de la mari dans les lieux publics. À cet égard, elle rappelle que le règlement municipal devra s’arrimer avec la législation provinciale en vigueur.
D’ici-là, l’étude de parangonnage amorcée en septembre se poursuit afin de voir ce qui se fait dans les autres Municipalités de la province avant de commencer à plancher sur un règlement.
Sondage
Selon un sondage commandé par la Ville, 74 % des 400 Lavallois interrogés ne seraient pas à l’aise de voir des gens consommer du pot dans leur rue.
Idem pour plus de 70 % des répondants quant à l’idée de se trouver à proximité de gens qui fumeraient du pot dans les parcs, près des berges et autres endroits publics.
Également, la réglementation pour la consommation du cannabis devrait être plus sévère que celle encadrant l’usage du tabac, selon deux Lavallois sur trois ayant complété le sondage entre le 27 mars et le 2 avril.
Or, au Québec, le projet de loi encadrant la légalisation du cannabis adopté le 12 juin interdit de fumer du cannabis partout où il est déjà interdit de fumer du tabac. À cela, il faut ajouter les terrains des établissements de santé et de services sociaux, des établissements collégiaux et universitaires, les pistes cyclables et les aires d’attente de transport en commun.
Interdictions possibles
Rappelons-nous qu’en début d’année, l’administration Demers n’écartait pas la possibilité d’en interdire la consommation dans certains lieux publics comme les parcs et les espaces verts.
Au nombre des recommandations formulées dans le cadre des consultations sur le projet de loi 157, la Ville de Laval demandait, entre autres, de prévoir certaines dispositions permettant de suspendre temporairement le droit de consommer de la mari sur la voie publique lors d’événements telles la Fête des pompiers ou la Fête de la famille.
Un droit de veto aux Municipalités était aussi revendiqué quant à l’implantation d’éventuels points de vente sur leur territoire.
À cet égard, rappelle la porte-parole du cabinet du maire, Valérie Sauvé, Laval a fait le choix de ne pas être de la première vague d’implantation de sociétés québécoises du cannabis.