Geneviève Doray, citoyenne de Laval-des-Rapides, a tenté de s’inscrire à un atelier de macramé offert par les Bibliothèques de Laval, mais s’est vue refuser l’accès en raison de son âge.
Effectivement, la Lavalloise qui vient de souffler 50 bougies a été jugée trop âgée pour participer à l’activité, qui était réservée aux jeunes adultes de 18 à 29 ans.
Cette restriction d’âge n’était pas indiquée sur le site Web des Bibliothèques de Laval au moment de son inscription effectuée par téléphone.
«Je trouve ça vraiment aberrant qu’une institution publique fasse de l’âgisme sans raison»
–Geneviève Doray, citoyenne de Laval-des-Rapides.
Choquée par cette limitation, Mme Doray a questionné l’employé en poste afin d’en connaître la raison. Celle-ci s’est justifiée en affirmant que l’activité visait les jeunes adultes, clientèle moins présente en bibliothèque.
«Je comprends, lance d’emblée Geneviève Doray. C’est correct que [les Bibliothèques] fassent des annonces dans les endroits fréquentés par le groupe d’âge ciblé, mais pourquoi empêcher? Ça peut être une activité pensée dans un but de créer une programmation pour attirer des plus jeunes, mais tu ne peux pas exclure une classe de citoyens.»
Déçue de la situation, la citoyenne a de nouveau contacté les Bibliothèques de sa région, cette fois-ci via les réseaux sociaux.
On lui a répondu que l’inclusion était importante et que la limite d’âge n’était pas inscrite sur le site Web puisque «le responsable du site avait demandé s’il était possible de ne pas fixer la limite d’âge à 29 ans et avait compris que tous les adultes pourraient y participer, mais que l’activité serait animée et avait été construite en ayant en tête le public des jeunes adultes».
«Ce que moi-même j’avais dit au téléphone la veille. Ç’a l’air qu’a 50 ans, tu n’as plus le droit d’aimer le macramé!» laisse tomber la bénévole impliquée dans l’Association Mobilité Active Laval (AMAL), découragée.
Pourquoi restreindre?
Interpellée par le Courrier Laval face à cet incident, la Municipalité affirme que «dans la très grande majorité des cas, les activités pour adultes ne font pas l’objet de restrictions d’âge».
Elle enchaîne en indiquant que l’atelier d’initiation au macramé donné le jeudi 16 mai à la bibliothèque Marius-Barbeau, activité pour laquelle le droit d’entrée à été refusé à la cinquantenaire, s’inscrivait dans le projet Pour une première fois.
Cette initiative vise à répondre au Plan de développement culturel de la région de Laval. Plus spécifiquement, l’objectif était d’inciter le public jeune adulte du quartier de Saint-François à participer à la programmation des bibliothèques.
«Imaginez un instant le tollé que provoquerait une activité qui serait limitée uniquement aux femmes blanches ou aux personnes minces, par exemple, témoigne Geneviève Doray. Une telle discrimination basée sur le sexe, la race ou le poids serait immédiatement condamnée et perçue comme une atteinte grave aux principes d’égalité et de diversité. Qu’en est-il de la discrimination basée sur l’âge?»
Jonathan Lévesque, conseiller aux affaires publiques, a aussi écrit que la Ville indique «habituellement clairement les âges ciblés de nos activités sur le site web des Bibliothèques de Laval» et admet que cette étape a été omise pour l’atelier de macramé.
Le dimanche 16 mai, la veille de l’activité et le jour où Mme Doray a écrit aux Bibliothèques de Laval, la restriction d’âge a été ajoutée au site Web de l’instance culturelle.
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