Entre 1996 et 2010, la Ville de Laval chiffrerait à 116 M$ les sommes détournées au profit du système de partage des contrats publics de construction mis en place par le maire déchu Gilles Vaillancourt.
L’information a été rendue publique le 22 mai par le Journal de Montréal, citant des documents de cour auxquels il a eu accès dans le dossier lié à la poursuite de 22 M$ intentée par la Ville contre Tony Accurso.
Ce montant de 116 M$ correspond à une surfacturation de 20 % sur un volume estimé à 580 M$ en contrats d’infrastructures donnés aux entreprises collusionnaires, lesquelles versaient en retour aux hommes de Gilles Vaillancourt une ristourne 2 % sur la valeur gonflée des contrats. Un retour d’ascenseur qui, mine de rien, aurait fait transiter 11,6 M$ entre les mains de ses collecteurs de fonds.
Faut-il rappeler que ces 116 M$ qui auraient été payés injustement par les Lavallois se limitent non seulement aux secteurs de la construction et du génie civil, mais ne couvrent qu’une période de 14 ans du long règne de 23 années de Gilles Vaillancourt à la mairie de Laval.
Cela dit, dès 2016, l’administration Demers étendait la traque à tous les autres secteurs d’activités. Une équipe formée de juricomptables et analystes enquêteurs – dont certains ont travaillé à la Commission sur l’octroi et la gestion des contrats publics dans l’industrie de la construction – se voyait confier la tâche de passer au peigne fin les contrats et mandats accordés à l’ensemble des fournisseurs de la Ville en biens et services, et ce, depuis 1996.
À ce jour, la Ville a récupéré 41 M$ des sommes détournées, dont 8,6 M$ restitués par Gilles Vaillancourt, alors que les poursuites en cours totalisent une cinquantaine de millions de dollars.