Ayant appris seulement le 8 septembre qu’elle devenait la nouvelle candidate du Parti libéral dans le comté de Vimy, en remplacement de la députée sortante Eva Nassif évincée par sa formation politique, Annie Koutrakis l’a emporté haut la main avec plus de 47 % du suffrage exprimé en sa faveur.
Au petit matin du 22 octobre, après le dépouillement de 234 bureaux sur 235, soit 99,57 % du vote exprimé jusque-là, Annie Koutrakis avait récolté 26 181 voix (47,5 %), soit 10 779 votes de plus que sa plus proche adversaire, Claire-Emmanuelle Beaulieu, du Bloc québécois, qui pointait à 27,9 %, alors qu’au troisième rang arrivait la conservatrice Rima El-Helou avec 5962 voix (10,8 %), suivie de Vassif Aliev du NPD avec 4759 votes (8,6 %); les candidatures Vert et Parti populaire fermant la marche, Faiza R’Guiba avec 2067 voix (3,8 %) et Suzanne Brunelle avec 744 votes (1,3 %).
«C’est comme un rêve impossible alors que je ne savais pas encore il y a deux mois que j’allais être candidate et, encore plus, que j’allais gagner, confiait l’ex-présidente-directrice-générale de la Communauté hellénique du Grand Montréal qui a gardé Vimy dans le giron libéral. Nous avons travaillé très fort durant ces trois semaines intensives de campagne.»
Encore sous l’effet de surprise de son triomphe, Mme Koutrakis a affirmé que les conditions de vie des aînés, des jeunes familles de la classe moyenne et le suivi avec le suivi auprès des organismes issues des communautés culturelles demeuraient au haut de ses priorités.
«Nous avons parlé à tout le monde, notamment les communautés.»
– Annie Koutrakis, nouvelle députée de Vimy
Réactions adverses
Ayant terminé bonne deuxième avec 15 402 voix au moment d’aller en ligne, la bloquiste Claire-Emmanuelle Beaulieu se réjouissait du retour en forme de son parti à Ottawa.
«Je suis tellement fière des Québécois et Lavallois qui ont fait remonter autant le Bloc et notre fierté envers nos racines, la langue, la laïcité et notre environnement, de s’exclamer avec enthousiasme la conseillère en information de gestion chez Hydro-Québec. Ils ont entendu le message de M. Blanchet. J’aimerais maintenant qu’on s’adresse plus souvent et mieux aux anglophones et allophones, care je ne suis pas sûr que les médias de langue anglaise véhiculent notre message de la bonne façon.»
Finissant troisième, la représentante du Parti conservateur Rima El-Helou se disait satisfaite de son premier saut en politique.
«Les citoyens de Vimy ont fait leur choix et je le respecte, confiait la consultante accréditée en immigration canadienne. Il y avait beaucoup de monde indécis et on a vu le résultat de ces décisions de dernière minute. Je remercie beaucoup mon équipe extraordinaire de bénévoles ainsi que ma famille et les gens qui m’ont appuyé financièrement.»
De son côté, le candidat du Nouveau parti démocratique, Vassif Aliev se faisait philosophe, content que sa formation politique détienne désormais la balance du pouvoir au parlement canadien, ayant fait perdre des plumes au libéraux d’un bout à l’autre du pays.
«Sur le plan personnel, je suis très fier de cette première expérience comme candidat aux élections et qui ne sera pas la dernière, a-t-il annoncé. Les sondages me donnaient d’abord à environ 4%; j’ai donc doublé mon investissement à Laval!»
Rappelons qu’aux élections fédérales précédentes, en 2015, c’est Eva Nassif (Parti libéral) qui l’avait emporté avec 25 082 voix, soit 46,15 % du vote exprimé. Suivaient France Duhamel (Nouveau parti démocratique) au second rang avec 11 391 votes (20,96 %); puis Barek Khadouri (Bloc québécois) avec 9068 voix (16,69 %) et Anthony Mavros (Parti conservateur) avec 7262 votes (13,36 %.
Notons finalement le comté de Vimy s’étend sur 35 kilomètres carrés et comptait 87 978 électeurs sur les listes préliminaires, dont 55 115 (62,58%) ont exercé leur droit de vote, ce nombre ne tenant pas compte des électeurs inscrits le jour même du scrutin. Le recensement de 2016 fixait à 111 867 le nombre d’habitants pour la circonscription.